OTHMAR
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SAINT OTHMAR *

 

Othmar vint au inonde et fut élevé dans l’Allemagne: Jeune encore, il fut mené à la cour par son frère et instruit dans les lettres. Il se livra à l’étude des vertus autant et plus qu'à celle des sciences, suivant ce passage du livre de la Sagesse: « Ce que tu n'auras pas amassé pendant ta jeunesse, comment le trouveras-tu dans la vieillesse? » Etant parvenu à l’adolescence, il entra au service de Victor, comte de ce pays; il dut, aux bonnes dispositions de Victor et à l’amitié parfaite que son bon caractère lui avait acquise, d'être promu à la prêtrise et d'être pourvu du titre de saint Florin, pour sa science, sa piété et la réputation de sainteté dont il jouissait partout. Waltram, qui jouissait par droit d'héritage de l’ermitage sur lequel saint Gall, s'était construit une cellule, obtint du comte Victor qu'Othmar serait mis en possession de cette cellule dont il lui céderait tous les droits qui étaient de son ressort. En outre, il le conduisit auprès du roi Pépin, afin d'obtenir de l’autorité royale la confirmation de la dignité abbatiale sur cette maison. Cette

 

* Voyez sa vie écrite par Walafied Strabon.

 

503

 

demande fut accueillie du roi qui était juste, et Othmar ayant été confirmé par un acte signé de la main de Pépin, Waltram résigna en faveur du saint la libre et entière possession de tous ses biens : en conséquence, le roi ordonna de sa propre bouche qu'on suivrait en ce lieu les exercices des réguliers. A son retour, Othmar introduisit la réforme dans son monastère qui, en peu d'années, acquit de l’importance par la vie sainte qu'on y menait et par les propriétés sur lesquelles de grands bâtiments furent construits. Alors le bienheureux Othmar voyant que, par un effet de la bonté de Dieu, les possessions de son monastère s'augmentaient immensément, redouta, pour sa personne, de se relâcher dans la pratique de la vertu ; il commença le premier à vivre avec une grande sobriété, en sorte qu'il ajoutait deux jours d'abstinence à chacun des principaux jeûnes en usage. Aux exercices de la pauvreté et de l’humilité, il joignait des aumônes abondantes. Souvent, il rentrait au monastère sans tunique, couvert seulement de sa coule, imitant J.-C. qui, à sa naissance, se laissa emmailloter dans des langes grossiers. Afin de nous apprendre à ne mettre aucune confiance dans l’argent, il pratiqua la pauvreté dans toutes les circonstances ; ainsi quand les besoins de la maison l’obligeaient à sortir, il se servait plus volontiers, pour monture d'un âne que d'un cheval. Personne n'était plus miséricordieux et plus aumônier que lui aussi servait-il les pauvres de ses propres mains. Non loin du monastère, il construisit un logement pour les lépreux, il lavait lui-même la tête et les pieds des pauvres, dont il mérita d'être (504) appelé le père. La nuit il les visitait et veillait à tous leurs besoins. En outre, il bâtit un hôpital où l’on recevait les pauvres aveugles, et sa sollicitude à leur égard allait jusqu'à sortir du cloître pendant la nuit pour leur rendre les services les plus empressés. Pendant ce temps-là, Warin et Ruthard, qui se trouvaient alors chargés de l’administration de toute l’Allemagne, se laissèrent aller, par l’instigation du diable, à tous les désordres. qu'entraîne l’avarice et ils s'emparaient par force des biens des églises situées dans le pays qu'ils gouvernaient. Saint Gall n'échappa pas à leurs rapines. Le bienheureux Othmar en porta ses plaintes au roi Pépin, lui disant qu'il s'exposait à de grands malheurs, s'il fermait les yeux sur de pareilles violences. Le roi menaça les spoliateurs de sa disgrâce, s'ils ne restituaient pas au monastère tout ce qu'ils lui avaient injustement ravi. Mais l’avarice l’emporta et loin de tenir compte des ordres du roi, ils apostèrent des soldats pour se saisir d'Othmar qui revenait de la cour, et ils le firent amener par-devant eux chargé de chaînes. Ils soudoyèrent un faux frère du monastère même d'Othmar, nommé Lampert, pour accuser faussement et salir son abbé : ce moine infâme ne recula pas devant la trahison d'un innocent ; et en plein concile, devant une foule de monde, Lampert accusa Othmar d'avoir eu des rapports criminels avec une femme. Le saint fut condamné à l’exil et relégué comme un misérable dans une île du Rhin, où,. après de longues souffrances endurées patiemment, il termina sa vie dans la pratique des bonnes oeuvres, le seize des calendes de décembre. (505) Mais Dieu, en juge équitable, punit l’affreuse machination dans laquelle Lampert avait fait choir son prélat, d'une telle façon qu'une fièvre violente abattit toutes ses forces, et que souvent sa tête tombant à terre, il était réduit à marcher comme les quadrupèdes. Par `un juste jugement de Dieu, il fut forcé à chaque instant d'avouer publiquement qu'il avait péché contre l’homme du Très-Haut. « Cessez, disait-il en citant le concile de Nicée, cessez de persécuter ceux qui servent Dieu avec droiture, qui observent ses commandements de pleine volonté et qui se soumettent à nos lois : il est indécent que les hommes charnels persécutent les hommes spirituels. C'est pour cela que saint Grégoire a dit : « Celui qui ne prouvé pas la calomnie doit être puni. » Cette affaire mal engagée a été terminée de la façon la plus désastreuse. » Saint Othmar fut donc enseveli dans, l’exil en un endroit d'une île ou se voit aujourd'hui urge chapelle. Son, corps s'y conserva dix ans sans corruption. Après quoi, ses disciples jugèrent à propos de le rapporter au monastère de Saint-Gall à la tête duquel la volonté de Dieu l’avait placé pour gouverner le spirituel et le temporel. Ils allèrent donc le chercher et le placèrent sur une barque. Un grand nombre de miracles attestèrent que leur dévotion était louable et que les mérites du saint étaient grands car une tempête accompagnée d'ouragans, qui agita alors tout le lac de Constance ne fut pas un obstacle qui pût les arrêter pendant tout le trajet. Un petit vase plein de vin que les moines avaient emporté pour leur repas se remplissait chaque fois qu'il était vidé. Le corps de saint (506) Othmar arriva donc au monastère de Saint-Gall, accompagné et suivi de miracles et y repose avec honneur et gloire.

 

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