SEXAGÉSIME
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LA SEXAGÉSIME

 

La sexagésime commence au dimanche où l’on chante: Exurge, quare obdormis, Domine, * et finit à la quatrième férie (mercredi) après Pâques. Elle a été instituée comme remplacement, comme symbole et comme figure. Comme remplacement, parce que le pape Melchiade et saint Silvestre établirent qu'on pourrait manger deux fois chaque samedi, de peur que par l’abstinence à laquelle les hommes ont dû se soumettre le vendredi où il faut toujours jeûner; la nature ne fût trop affaiblie. Pour remplacer ces samedis, ils ajoutèrent une semaine au carême et l’appelèrent sexagésime. L'autre raison de l’institution de la sexagésime se tire de ce qu'elle est un symbole, parce que la sexagésime signifie le temps du veuvage de l’Eglise et sa douleur de l’absence de son époux. En effet le fruit sexagénaire est attribué aux veuves **. Pour la consoler

 

* Introït de la messe.

** Les interprètes, sur le chapitre XIII, V. 23 de saint Mathieu, où il est parlé de ceux qui rapportent du fruit de la parole de Dieu, attribuent cent pour un aux vierges, soixante pour un

aux veuves, et trente pour un aux épouses, selon les différents degrés de mérite qu'elles ont atteint Voyez les commentateurs. Les six oeuvres de miséricorde sont : 1° donner à manger à ceux qui ont faim; 2° à boire à ceux qui ont soif ; 3° visiter les malades ; 4° revêtir ceux qui sont nus; 5° exercer l’hospitalité envers les pauvres; 6° enfin, ensevelir les morts.

 

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de l’absence de l’époux qui a été enlevé aux cieux, l’Eglise reçoit deux ailés, savoir l’exercice des six oeuvres de miséricorde, et l’accomplissement du Décalogue. De là vient le mot sexagésime qui veut dire six fois dix, en sorte que le nombre six se rapporte aux six oeuvres de miséricorde et le nombre dix au Décalogue. La troisième raison est une figure: car a sexagésime né signifie pas seulement le temps de la viduité, mais elle est encore la figure du mystère de notre rédemption : en effet par le nombre dix, on entend l’homme qui est la dixième dragme, parce qu'il a été fait pour remplacer la perte des neuf ordres angéliques. Ou bien par le nombre dix, on entend l’homme , qui est composé de quatre humeurs quant au corps, qui a trois puissances en son Cime, la mémoire, l’intelligence et la volonté, lesquelles ont été créées pour servir la très sainte Trinité, afin que nous croyions en elle avec fidélité, que nous l’aimions avec ferveur et que nous layons toujours à la mémoire. Par le nombre six, on entend les six mystères par lesquels le dixième homme a été racheté; ce sont l’incarnation, la nativité, la. passion, la descente aux enfers,, la résurrection et l’ascension au ciel. La sexagésime se prolonge jusqu'à la quatrième férie après Pâques, jour où l’on chante: Venite, benedicti patris mei *, parce que ceux

 

* Introït de la messe du mercredi de la semaine de Pâques.

 

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qui s'exercent aux oeuvres de miséricorde mériteront d'entendre ces mêmes paroles : «Venez les bénis de mon père », comme l’assure J.-C. lui-même, alors que la porte sera ouverte à l’épouse qui jouira des embrassements de l’époux. L'épître de la messe apprend à l’Eglise à supporter avec patience, à l’exemple de saint Paul, l’absence de l’époux: l’évangile à se livrer sans relâche à la semence des bonnes oeuvres. Aussi quand dans son désespoir elle criait * : « Circumdederunt me... des gémissements de mort  m’ont environnée », aujourd'hui qu'elle a repris du calme, elle demande, en son office, d'être aidée dans ses tribulations et d'en être délivrée, lorsqu'elle dit: « Exurge, Domine, Seigneur, levez-vous…» et ce mot Exurge, levez-vous, elle le répète trois fois de suite, car dans l’Eglise, il s'en trouve qui sont accablés par les adversités, mais qui n'en sont pas abattus ; d'autres sont accablés et abattus tout à la fois ; quelques-uns enfin ne sont ni abattus, ni accablés ; mais parce qu'ils ne sont pas exposés à l’adversité, il y a péril qu'ils ne soient brisés par la prospérité ; l’Eglise crie donc: « Que le Seigneur se lève,» en faveur des premiers, pour les conforter; alors qu'ils paraissent endormis en ne les soustrayant pas à leur position. Elle crie : « Seigneur, levez-vous », en faveur des seconds afin qu'il les convertisse, parce qu'il paraît avoir détourné d'eux son visage, alors qu'il les rejette en quelque sorte. Elle crie: « Que le Seigneur se lève », en faveur des troisièmes, en les aidant dans la prospérité et en les délivrant.

 

* A l’introït de la messe de la Septuagésime.

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