CONCILE DE REIMS
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SERMON (a) AU CLERGÉ ASSEMBLÉ AU CONCILE DE REIMS.

 

1. On m'impose une charge pesante, on veut que j'enseigne des docteurs, que j'instruise des  Pères, quand il est écrit : «interroge tes Pères et ils te raconteront (Deuter. XXXII, 7). » Mais j'en ai reçu l'ordre d'un Moïse dont les mains sont lourdes et pesantes: d'un chef à qui tous, ainsi que moi, doivent l'obéissance. Il y a même ici plus que Moïse. Ce grand patriarche n'eut que le peuple d'Israël à conduire : notre chef est chargé de l'Église entière. Il y a aussi plus qu'un ange ici. A quel ange, en effet, le Seigneur a-t-il jamais dit : « tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans le ciel (Matth. XVI, 16) 2 » Je parle selon l'office, non selon le mérite. Dieu excepté, il n'a son pareil ni au ciel ni sur la terre. C'est Pierre qui se met à marcher sur les flots , tandis que les autres disciples ramaient vers Jésus. Chacun de vous se contente de sa petite

 

a Il n'est pas de saint Bernard : il lui aurait semblé superbe et troll fort d'appeler les évêques et tous les prélats, ses frères, et encore plus des démons, comme cela a lieu en ce discours au numéro 4. De quelque auteur qu'il soit, il est formé en totalité de passages du saint Docteur : il fut prêché devant le Pape et par ses ordres, comme cela résulte du numéro 1.

 

barque, c'est-à-dire, de son archevêché, de son abbaye, de sa prélature; lui, il s'est élancé an dessus de tous les archevêchés, de toutes les abbayes, de toutes les prélatures. C'est la mer immense et spacieuse, là se trouvent des reptiles sans nombre. Et je vous le dis, ô Evêques, mes frères, Dieu vous a grandement exaltés : « Vous êtes le sel de la terre (Matt, V, 13). C'est ainsi que s'exprime le Seigneur dans l'Évangile ; « Vous êtes la lumière du monde. Je l'ai dit, vous êtes des Dieux, et les Fils du Très-Haut. Cependant, vous mourrez comme les autres hommes, et vous tomberez comme l'un des principaux (Psalm. LXXXI, 6). » Où est le sage, où est l'écrivain, où celui qui se livre aux recherches de ce     siècle (I Cor. I, 20) ? Ne mourront-ils pas comme des hommes? Ne s'affaisseront-ils pas comme les princes, d'où tomberont-ils? Du côté du Seigneur. Et quel sera le lieu de leur chute? Les profondeurs des abîmes.

2. Deux grands maux nous attendent, mes frères: la mort et le jugement: Mourir est chose dure., aussi rencontre-t-on rarement des hommes qui désirent le trépas ; mais pourquoi en avoir du souci ? C'est là la voie de toute chair. Où donc irai-je pour m'éloigner de votre esprit, et où fuirai-j e loin de votre face (Psalm. CXXXVIII, 7) ? Quand l'Apôtre dit: « il faut que nous soyons tous présentés devant le tribunal de Jésus-Christ, afin que chacun rende raison de ce qu'il a fait dans son corps, soit le bien, soit le mal ( II Cor. V, 10). » Mes frères, je vous annonce un autre synode, une réunion où le Seigneur siégera en qualité de juge; il faut que nous y soyons tous présentés, et Dieu y jugera avec justice l'univers entier. Ici la justice est comme enfermée sous une enveloppe : en ce jugement Dieu prononcera avec équité : et tous nous comparaîtrons à cette barre (à moins, ce qu'on ne peut dire sans blasphémer, que l'Apôtre n'ait menti), tous, pape, cardinal, archevêque, évêque; riche, pauvre, savant, ignorant, afin que chacun rende raison de ce qu'il a fait dans son corps, soit le bien, soit le mal. Mais il faut rendre compte de ce qu'on a fait dans son corps. Hélas! quel compte rendra-t-on, de ce qu'on a fait dans le corps de Jésus-Christ, qui est l'Église? L'Église de Dieu vous a été confiée, et on vous appelle pasteurs, lors même que vous n'êtes que des larrons. Des pasteurs ! hélas, nous en avons bien peu! ce que nous comptons en grand nombre ce sont des lanceurs d'excommunications. Plaise au ciel que vous vous contentiez de la laine et du lait; mais vous êtes altérés du sang des brebis.

3. Ma pensée est qu'il y a quatre choses nécessaires par dessus tout à ceux qui président dans l'Église de Dieu: ces choses les voici : il faut qu'ils entrent par la porte; qu'ils se maintiennent dans l'humilité; qu'ils fuient l'avarice, qu'ils s'attachent à garder la pureté tant dans le cœur que dans le corps. Mais de quoi sert-il qu'ils soient canoniquement élus, (ce qui est entrer par la porte), s'ils ne vivent pas canoniquement ? Le Seigneur dit aux douze apôtres: « Ne vous ai-je pas choisis tous les douze? et l'un de vous est un démon (Joan. VI, 71) ?» Seigneur Jésus, puisque ce choix était entre vos mains, et que nul ne pouvait vous faire ni opposition ni réclamation, pourquoi avez-vous choisi pour évêque un démon? Pourquoi, ô tendre Jésus, n'avez-vous point élu un homme bon, juste et saint comme le fut saint Pierre ? Et si vous avez désigné pour apôtre un démon, pourquoi vous vanter de l’avoir choisi ? Mes frères, Jésus agit encore de la sorte en nos jours, car il a choisi beaucoup de démons pour évêques. O douleur! où trouverons-nous des évêques qui, après avoir reçu la dignité épiscopale, se contiennent dans l'humilité? L'orgueil les pousse à aspirer à un office si relevé pour envahir audacieusement le bercail de Jésus-Christ, quand le Seigneur déclare par l'organe du Psalmiste, « Que celui qui pratique l'orgueil n'habitera point au milieu de ma maison (Psalm. C, 7). » Jésus est au milieu, il n'est pas dans un angle. De là vient qu'il dit lui-même dans l'Évangile : « Là où deux où trois personnes seront réunies en mon nom, je me trouve au milieu d'elles (Matth. XVIII, 19). » Et encore « Jésus passant au milieu d'eux s'échappait (Luc. IV, 30). » Et au livre de la Sagesse: « Il a ouvert sa bouche au milieu de l'assemblée (Eccli. XV, 5). » Et encore, il est dit dans l'Évangile : « Jésus se tint au milieu de ses disciples (Luc. XXIV, 36). » Malheur à moi, Seigneur Jésus, si je suis avec vous dans votre maison, sans être au milieu de votre maison. Il n'en est pas ainsi de ces prélats. Ils se trouvent à la vérité avec Jésus, mais non au milieu de sa maison, ils aiment, en effet, et pratiquent l'orgueil, élèvent leurs parents, négligent et abaissent les pauvres. Ils vivent mal et ils veulent que leurs sujets vivent mal aussi. Voilà pourquoi on les compare à l'ange 'apostat qui s'écriait en son coeur : « Je placerai mon siège à l'Aquilon (Isa. XIV, 13) etc. » Qu'est-ce à dire, le démon veut placer sa demeure à l'Aquilon ? sinon que tout orgueilleux et que tout impie désire acquérir la prééminence sur ses semblables, séparés comme lui de la lumière de la sagesse, ou éloignés de la chaleur de la charité, ou la retenir quand elle lui échappe ? Tel était Absalon sur les enfants d'Israël, cet enfant révolté contre son Père, et aspirant au pouvoir (Reg. XV, 10). Tel Jéroboam qui pécha et fit pécher les fils d'Israël devant les veaux d'or (III Reg. XII, 29). Tels les scribes et les Pharisiens contre lesquels le Seigneur profère ces menaces : « Malheur à vous, scribes et Pharisiens, qui fermez aux hommes l'entrée du royaume des cieux vous n'entrez pas et vous ne laissez pas entrer les antres (Matth. XXIII, 13). »

4. Et l'avarice, comment les évêques de ce temps l'évitent-ils ? Il faut le dire en poussant des gémissements lamentables, ils fondent, comme dans le fourneau de leur avarice, les opprobres de Jésus-Christ, les crachats, les fouets, les clous, la lance et la croix et la mort ; ils s'en servent pour réaliser des profits honteux, et se hâtent d'en enfermer le prix dans leurs bourses : ils diffèrent de Judas Iscariote en cela seulement que Judas ne tira de son marché où il vendit tout cela que trente deniers, et que, dans leur insatiable voracité pour les biens terrestres, ils exigent de l'argent à l’infini. Ouvrant la bouche dans le désir insatiable qui les dévore, ils craignent de perdre une pièce de monnaie, et, lorsqu'ils en perdent une, sont dans la douleur. Ils se reposent dans l'amour qu'ils éprouvent pour leur trésor, autant seulement qu'il leur est libre de l'augmenter et de l'entasser. Quant à la perte ou au salut de leur âme, ils n'y pensent pas. Ce ne sont point des mères ceux qui, trop engraissés, enrichis et dilatés du patrimoine du crucifix, n'ont pas de compassion pour le brisement et le malheur de Joseph. Un archiprêtre parcourt le pays soumis à son autorité, et, pour remplir son sac, il livre le sang du juste. Il fait argent des homicides, des adultères, des incestes, des fornicateurs, des sacrilèges, des parjures et il remplit son manteau jusqu'aux bords. Le bruit public, en se répandant, porte jusqu'à l'évêque la nouvelle d'un tel profit. L'archiprêtre est mandé donnez-moi, dit le prélat, ma part de ce butin. On lui répond: vous n'aurez rien. L'évêque réplique : si vous ne partagez pas avec moi, je vous arracherai le tout. Alors éclate une très-grande altercation, et l'avarice fait naître la discorde. Mais ensuite l'archiprêtre réfléchissant en lui-même que c'est en vertu de l'autorité de l'évêque qu'il remplit sa charge et que, sans l'évêque, il ne peut rien, éprouve dans sa perversité une sorte de conversion, et s'écrie: Je suis touché de repentir,          prenez votre portion et même sur ce qui est à moi, choisissez ce qui vous fera plaisir. Et ils se réconcilient. Hélas! c'est comme la réconciliation d'Hérode et de Pilate, et Jésus fut crucifié, ceux-ci deviennent amis et les pauvres sont dépouillés.

5. Voilà notre époque toute souillée par le négoce courant dans les ténèbres : C'est pourquoi malheur à cette génération à cause du levain des Pharisiens qui est l'hypocrisie, si cependant il faut donner le nom d'hypocrisie à une conduite coupable qui ne peut se cacher, tant les crimes y abondent, et qui, dans son impudence, ne cherche nullement à se dérober aux regards. Et voilà comment se répand, tous les jours, dans tout le corps de l'Église, une gangrène honteuse; plus le mal est étendu, plus il est désespéré, c'est une plaie d'autant plus dangereuse quelle est plus intestine. Car si c'était un hérétique déclaré qui se levât, on le chasserait dehors, et il languirait et dessécherait; si c'était un violent ennemi, on se cacherait devant lui. Mais à présent, comment le chasser, ou comment se cacher? Amis et ennemis, tous sont parents, tous sont de la maison, et nul n'est pacifique, tous cherchent leurs intérêts. Ils sont ministres de Jésus-Christ, et ils servent l'Antechrist; ils marchent honorés des biens du Seigneur à qui ils ne rendent nul hommage. De là leur vient cet éclat de courtisans, cet extérieur d'histrions, cet appareil et ce faste royal que nous voyons tous les jours. De là ces freins, ces selles, ces éperons brillants d'or. Les éperons brillent plus que les autels. De là, les tables chargées de vases splendides et de mets succulents. De là, les repas et les excès de bouche. De là, la cythare, la lyre et la flûte, les pressoirs qui débordent et les réservoirs remplis qui regorgent de l'un dans l'autre. De là, ces cassolettes de parfums, et ces bourses garnies. Tels sont et veulent être ces chefs des églises, les prévôts, les doyens, les évêques et les archevêques. Tout cela n'est point pour le mérite, c'est le négoce qui se fait dans les ténèbres. Un mot a été dit jadis, et nous en voyons l'accomplissement de nos jours: « Voici que dans la paix est la plus grande de nos amertumes (Isa. XXXVIII, 47). » Grande d'abord à cause du massacre des martyrs, plus grande ensuite par les attaques des hérétiques, cette amertume est devenue excessive par la conduite des propres enfants de l'Église. Actuellement on ne peut ni les chasser, ni les exterminer, tant ils se sont fortifiés, tant ils se sont multipIIés au-delà de tout calcul. La plaie qui ronge l'Église est intestine et ne peut se guérir, voilà pourquoi elle dit: « Dans la paix se fait sentir à moi la plus cuisante des amertumes.» Mais dans quelle paix? Car la paix règne et ce n'est pas la paix. C'est la paix avec les païens, la paix avec les hérétiques, mais ce n'est pas la paix de la part de ses enfants. C'est la plainte qu'Israël faisait entendre de son temps : « J'ai nourri des enfants, je les ai exaltés et ils m'ont méprisé (Isa. 1, 2). » Ils ont été remplis de dédain, ils se sont fortifiés dans leur vie honteuse, dans leur gain honteux, dans leur trafic blâmable, dans le négoce qui se fait au milieu des ténèbres. Il ne reste plus qu'à voir le démon du midi survenir, et séduire ceux qui sont encore fidèles au Christ et qui persistent dans leur simplicité ; car il a absorbé les fleuves des sages et les torrents des puissants, et il a l'espoir que le Jourdain, c'est-à-dire les âmes humbles et simples qui  sont dans l'Église, coule dans sa bouche (Job. XL). Car il est l'Antéchrist, qui assure avec mensonge qu'il est non-seulement le Christ, mais encore le midi, et il s'élève au dessus de ce qui est honoré comme Dieu, esprit mauvais que le Seigneur Jésus tuera d'un souffle de sa bouche et détruira par la lumière éblouissante de son avènement (II Thessal. II, 8).

6. Nous avons dit quels pasteurs nous avons dans la route que nous suivons, nous n'avons pas dit quels pasteurs nous devrions avoir. Ils ne sont pas tous les amis de l'Époux, ceux qui aujourd'hui se pressent de toutes parts autour de l'Église comme ses époux, et paraissent, comme on dit, avoir eu sa main. Et parmi ceux qui lui sont chers, il y en a bien peu qui ne cherchent point leurs intérêts. Ils aiment les présents, ils ne peuvent aimer de même le Christ, parce qu'ils se sont livrés à l'argent. Regardez-les passer, comme ils sont brillants et ornés; quels habits variés, on dirait une épouse sortant de la chambre nuptiale. N'est-il pas vrai que si on apercevait un de ces personnages s'avancer de loin, on le prendrait plutôt pour l'Épouse que pour le gardien de l'Épouse ? D'où croyez-vous que leur vient cette abondance de toutes choses, ces habits splendides, ce luxe de table, cette masse de vases d'or et d'argent, sinon des biens de l'Épouse ? Aussi au milieu de tout cela, est-elle pauvre, indigente et dépouillée, elle fait pitié à voir, elle est négligée, sale et comme privée de sang. Ainsi de nos jours on s'occupe non à l'embellir, mais à la dépouiller; non à la garder, mais à la perdre; non à la défendre, mais à l'exposer ; non à l'instruire, mais à la prostituer ; non à paître le troupeau du Seigneur, mais à le massacrer et à le dévorer ; aussi le Seigneur a-t-il dit de ces faux pasteurs : « Ils dévorent mon peuple comme un morceau de pain (Psalm.           LII, 5), » et encore : « Ils ont mangé Jacob et ravagé le lieu de son séjour (Psalm. LXVIII, 7), » et, dans un autre Prophète: « Ils mangeront les péchés du peuple (Ose. IV, 8), » comme s'il disait, ils exigent le prix pour la rémission des péchés, et ils n'ont pas de sollicitude pour les pécheurs. Montrez-moi un évêque   qui ne soit pas plus attentif à vider la bourse de ses ouailles qu'à extirper leurs vices ? Où est celui qui fléchit la colère ? Qui prêche l'aimée, qui apaise le Seigneur? Laissons donc ces évêque, ce ne sont point des prêtres, ce sont des traîtres : et imitons ceux qui, vivant dans la chair, ont planté l'Église dans leur sang. Ceux-là leur ont succédé dans leur ministère, mais non point dans leur zèle. Tous veulent leur succéder, peu veulent les imiter. Plût à Dieu qu'on les trouvât aussi vigilants pour soigner le troupeau, que prompts à courir à la chaire ! Ils seraient attentifs à surveiller l'Église confiée à leur zèle: que dis-je, ils veilleraient sur eux-mêmes, et ne laisseraient pas dire d'eux « Mes amis et mes proches se sont approchés et se sont tenus contre moi (Psalm. XXXVII, 12). » C'est une plainte remplie de justice, et elle ne convient à aucune autre époque mieux qu'à la nôtre. C'est peu pour nos pasteurs de ne pas nous garder, il faut de plus qu'ils nous perdent. Ils sont profondément ensevelis dans le sommeil de l'oubli, le tonnerre des menaces divines ne les réveille pas, et ils ne redoutent point le danger qu'ils courent eux-mêmes. De là vient que, ne s'épargnant point eux-mêmes, ils n'épargnent pas les leurs, et qu'ils font périr en périssant eux-mêmes.

7. Faut-il dire enfin comment les évêques et les prêtres de ce temps s'appliquent à observer tant dans le coeur que dans le corps, la chasteté sans laquelle nul ne verra Dieu (Hebr. XII, 14) ? Certes, le Seigneur dit dans l'Évangile aux évêques, évidemment à ceux de la primitive Église : « Que vos reins soient ceints : » paroles par lesquelles, non-seulement il approuve, mais commande la chasteté. Le Saint-Esprit parle de même dans la loi où il ne permet de manger des pains de pro positions qu'à ceux qui étaient purs, surtout            des relations avec les femmes. Aussi Achimélech n'en laissa manger au roi David et à ses soldats, que lorsqu'il fut certain qu'ils étaient purs de tout commerce avec les femmes. David lui ayant répondu : « S'il s'agit de femmes, ils sont continents depuis hier et avant-hier (I Reg. XXI, 5). » Le Saint-Esprit indiquant dès-lors que nul ne doit venir à la table du Seigneur et s'approcher du pain des anges, s'il n'est pur de coeur et de corps, de peur que ce que la grâce divine a préparé pour le salut des hommes, ne tourne, pour ceux qui le reçoivent indignement, à leur jugement et à leur condamnation, Or, comment conservent-ils ce         caractère insigne de la chasteté, ceux qui, livrés à leurs sens réprouvés, commettent des actions qui ne conviennent pas? Or, je n'oserais dire ce que les évêques fuit en secret. J'estime donc meilleur de m'arrêter et de garder le silence à cet égard, que de dire des choses qui scandaliseraient les innocents et les simples. Mais pourquoi éprouverai-je de la honte à dire ce qu'ils ne rougissent pas de faire, bien plus, ce que l'Apôtre ne craint pas d'écrire et de publier : Or voici comment s'exprime ce grand prédicateur : « Les hommes, commettent avec des hommes des infamies détestables, et ils reçoivent la récompense de leur erreur (Rom. I, 27). » Mes frères, je suis devenu insensé, c'est vous qui l'avez voulu.

 

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