BAPTISTE DE MANTOUE
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BAPTISTE DE MANTOUE. CHANT DE GLOIRE SUR LA VIE ET LA MORT DE SAINT BERNARD, PREMIER ABBÉ, DE CLAIRVAUX. Tiré des VIII Fastes.

 

Le jour où les Belges célèbrent avec une grande pompe la fête de Bernard a lui ; il était Belge lui-même et conduisit au service du Christ ses six frères et sa sœur. A tous, Dieu inspira la même oeuvre, à tous il fit partager le même genre de vie. Sa mère, lors qu'elle le portait encore dans ses flancs, eut, en songe, une vision ; il lui semblait qu'elle portait dans son sein un petit chien, qui faisait entendre avec ardeur des aboiements répétés. Par là, Dieu lui montrait quel coeur et quelle éloquence aurait, contre tout mal, le fils qui devait lui naître. Cet enfant fut ami de la pureté; devenu jeune homme, il connut les tentations des femmes, car, il était d'un visage où s'unissaient les roses et les lys; il tourmentait les cœurs par de violentes ardeurs et les enflammait du feu que l'impure Vénus fait brûler dans les jeunes âmes. Un jour qu'il dirigeait ses pas vers les Celtes, la nuit avait déjà étendu ses ombres dans le ciel, il entre dans une hôtellerie: pendant la nuit, comme le jeune Bernard était endormi, l'hôtesse, pleine d'audace et de passion, s'approche de sa couche et se place à ses côtés. Mais, lui, saisi d'une horreur soudaine pour le mal, pousse un grand cri, appelle ses compagnons, et, criant au voleur, met l'iniquité en fuite. C'était un monstre horrible, un monstre dont n'approchent point les herbes les plus pernicieuses recueillies dans les montagnes de la Thessalie, où dans les campagnes qu'arrose le Phase. Il appliqua toutes ses facultés à l'éloquence sacrée. Il méditait sans cesse dans son coeur tout ce que le Christ nous a enseigné, tout ce que les prophètes cous ont prédit, tout ce que Moïse a appris au sommet du mont de Panchaï, et, s'instruisit sans maître; aussi disait-il qu'il n'avait reçu de leçons que des forêts. Il vécut pauvre, mais il voulait que ses habits fussent propres, haïssant également les souillures et la malpropreté. Quant aux soins que le commun des mortels prodigue au corps, il les réservait tous pour l'âme. C'était un ennemi acharné des vices; si la guerre éclatait entre les peuples, si la discorde divisait les royaumes, Bernard était là pour les pacifier; c'était lui qu'on députait vers les cités, lui, encore qu'on envoyait aux rois pour décider de la paix ou de la guerre. C'est dans ce rôle que les Allemands le virent, qu'ils se montra aux Insubres et qu'il parut parmi les Aquitains. Si, parfois, les âmes flottaient dans le doute, c'est lui qui le dissipait, et qui faisait passer les coeurs des hommes des ténèbres à la lumière. Tel un phare, brillant au haut d'une tour lointaine, ramène, pendant la nuit, au rivage les matelots battus par la tempête. Il fit tant de prodiges qu'on n'en saurait compter le nombre; il était également habile à connaître les secrets soucis des hommes, à chasser les esprits infernaux, à guérir ceux que la maladie clouait sur un lit de douleur. Aussi, sa renommée avait-elle rempli le monde entier, et son nom se trouvait sur toutes les lèvres, même parmi des peuples étrangers. On dit qu'il fonda six cents monastères de l'ordre de Cîteaux, tant a de force la prudence d un seul homme. Nous voyons s'élever la vingtième aurore sur les mérites de ce grand abbé, depuis qu'il a franchi le seuil sublime des cieux qui recouvrent tout de leur voûte élevée.

 

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