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Fabiola ou l'Eglise des Catacombes
du cardinal Wiseman (1854)


 

Livre II, chapitre 32

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Le sacrifice accepté

Miriam, pendant toute cette journée, sembla livrée à de profondes et agréables réflexions. Fabiola, qui ne la quittait jamais, sauf pour donner les ordres nécessaires, observait son visage avec un mélange de crainte et de joie. L'esprit de son esclave ne semblait plus occupé des objets environnants, mais transporté dans une sphère supérieure. Tantôt un sourire illuminait ses traits comme un rayon de soleil ; tantôt une larme tremblait à sa paupière ou coulait sur ses joues ; parfois ses yeux se levaient vers le ciel et y restaient fixés pendant longtemps avec une expression de bonheur ineffable ; parfois encore elle tournait vers sa maîtresse des regards chargés d'une tendresse infinie et lui tendait la main, afin qu'elle la serrât dans les siennes. Fabiola passait ainsi de longues heures dans le plus profond silence, recommandé par le médecin : c'était pour elle une grande joie et un contact salutaire que de rester auprès de ce type si rare de vertu.

Enfin, après lui avoir fait prendre quelque nourriture au milieu du jour, elle lui dit en souriant : «Je crois que vous êtes déjà mieux ; Miriam, votre médecin vous a administré un remède merveilleux.

- Oh ! oui, chère maîtresse.»

Fabiola parut affligée, et se penchant au-dessus d'elle, lui dit avec douceur : «Je vous en prie, ne me donnez pas ce titre. Si quelqu'un doit en faire usage, c'est plutôt moi vis-à-vis de vous. Du reste, je n'y ai plus droit ; ce que je voulais faire depuis longtemps est exécuté : l'ordre a été donné de rédiger l'acte de votre libération, non pas en qualité d'affranchie, mais d'ingenua (1), car je sais que vous êtes née libre.»

Miriam témoigna sa reconnaissance par ses regards, de peur de blesser encore Fabiola ; et elles continuèrent à jouir silencieusement de leur bonheur.

Dionysius revint vers le soir, et constata une si grande amélioration, qu'il ordonna une nourriture plus fortifiante et permit une douce et tranquille conversation.

«Je dois maintenant, dit Fabiola aussitôt qu'elles furent seules, remplir le premier devoir dont mon coeur brûlait de s'acquitter, celui de vous remercier. - Je voudrais trouver un mot plus énergique, non pas pour la vie que vous m'avez sauvée, mais pour le généreux sacrifice de la vôtre, et aussi permettez-moi de le dire, pour le rare exemple de vertu héroïque qui l'a inspiré.

- Après tout, je n'ai fait que remplir le plus simple devoir. Vous aviez le droit de sacrifier ma vie pour un motif moins grave que celui de sauver la vôtre, répondit Miriam.

- Sans doute, reprit Fabiola, vous le croyez ainsi parce que vous avez été élevée dans cette doctrine, dont l'élévation m'accable, qui enseigne que les actions les plus héroïques ne sont que l'accomplissement d'un devoir ordinaire.

- Et par là, ajouta Miriam, elles cessent de mériter le nom que vous leur donnez.

- Non, non, s'écria Fabiola avec enthousiasme, n'essayez pas de m'avilir à mes yeux en dépréciant ce que je ne puis m'empêcher de considérer comme un acte de sublime vertu. J'y ai songé nuit et jour depuis que j'en ai été témoin, et mon coeur désirait ardemment vous en parler ; mais je n'osais le faire, de peur d'abuser de votre état de faiblesse en vous découvrant les sentiments qui m'oppressaient. Votre conduite a été noble, grande, au-dessus de tout éloge, ce dont vous ne vous souciez guère. Je ne crois pas que votre action puisse être plus sublime ou votre vertu plus méritoire.»

Miriam, qui s'était soulevée sur sa couche, prit la main de Fabiola, et, se tournant vers elle, lui dit avec douceur, mais d'un ton pénétré :

«Bonne et noble dame, daignez m'écouter un instant. Je ne veux pas rabaisser ce que vous êtes assez bonne pour estimer à un si haut prix, cela vous causerait de la peine ; mais, pour vous faire voir combien nous sommes encore loin du but, laissez-moi vous décrire une scène semblable où les rôles seront renversés. Supposez un esclave, - pardonnez-moi, chère Fabiola, la douleur que ce mot vous cause, et que je lis sur votre visage ; c'est pour la dernière fois, - supposez donc un esclave brutal et ingrat qui se révolte contre le meilleur et le plus doux des maîtres. Il est menacé non par le poignard d'un assassin, mais par le glaive du ministre de la justice humaine. Quel nom donneriez-vous à l'acte de ce maître vertueux qui, par pure affection, irait arracher ce malheureux au tranchant de la hache et aux verges ignominieuses, et ensuite, par son testament, lui abandonnerait ses titres et ses biens, en exigeant qu'il fût considéré comme son propre frère ? - 0 Miriam, Miriam, ce que vous venez de raconter s'élève trop au-dessus de l'intelligence humaine. Mais cela ne diminue pas la beauté de votre action, car je ne voulais parler que d'une vertu humaine. Pour agir comme vous venez de le dire, il faudrait, s'il était possible, une vertu divine.»

Miriam appuya sur son coeur la main qu'elle tenait dans la sienne, et, arrêtant sur le visage étonné de Fabiola un regard inspiré, elle dit d'une voix douce et grave : ET JéSUS-CHRIST, QUI S'EST AINSI SACRIFIé POUR LES HOMMES, éTAIT VRAIMENT DIEU.

- Miriam, je vous remercie de toute mon âme, dit enfin Fabiola ; vous avez rempli votre promesse d'être mon guide. Depuis quelque temps je craignais que vous ne fussiez pas chrétienne : il n'en pouvait être ainsi. Dites-moi maintenant si ces terribles et douces paroles que vous venez de prononcer et qui ont pénétré dans mon coeur aussi profondément, aussi silencieusement qu'une pièce d'or jetée dans la mer disparaît sans retour dans ses profondeurs, dites-moi si elles ne sont qu'une partie du système chrétien ou son principe essentiel.

- Chère Fabiola, votre puissant esprit, aidé d'une simple allégorie, a atteint d'un seul bond la clef de voûte de toute notre doctrine votre haute intelligence a saisi, puis condensé en une seule pensée l'enseignement vital du christianisme. Vous en avez, pour ainsi dire, recueilli la quintessence.

L'homme, créature de Dieu et son esclave, s'était révolté contre son maître, la justice irrésistible le poursuivit et le condamna ; ce Dieu prit ]a forme d'un serviteur, fut reconnu pour un homme, et sous cette forme il souffrait les coups, les injures, les moqueries, une mort ignominieuse : il devint le Crucifié, comme on l'appelle ; par là il sauva l'homme du sort qui l'attendait, et le rendit participant de ses richesses et de son royaume. Toutes ces vérités sont comprises dans ce que je viens de vous dire. Vous êtes arrivée à la véritable conclusion. Un Dieu était seul capable d'un pareil acte, et pouvait seul offrir une aussi sublime expiation.»

Fabiola demeura quelque temps silencieuse, puis demanda timidement :

«était-ce donc là ce que vous vouliez faire entendre en Campanie, lorsque vous parliez de Dieu comme de la seule victime de Dieu ?

- Oui, je faisais encore allusion au sacrifice continué jusqu'à nos jours par une merveilleuse dispensation de l'amour extrême de notre Dieu. Je ne puis encore vous en parler.»

Fabiola reprit : «Je vois de plus en plus que toutes ces vérités se déduisent les unes des autres, et demeurent fermement unies comme les différentes parties d'une même plante. Elles ne sont pas seulement les fleurs élégantes d'une stérile théorie ; votre conduite m'a prouvé qu'elles pouvaient mûrir et se transformer en fruits savoureux. La doctrine que vous venez de m'expliquer me semble être la noble souche d'où partent toutes les autres branches qui produisent à leur tour les mêmes fruits dont nous venons de parler. Cependant, Miriam, il existe une racine invisible et profonde qui entretient partout la vie ; invisible peut-être pour nos faibles yeux, trop profonde aussi et trop complexe pour être saisie par l'esprit humain. J'oserai dire, malgré mon ignorance, qu'elle doit être assez vaste pour s'étendre par toute la nature, assez riche pour la remplir de tout bien et de toute perfection, assez forte pour pouvoir nourrir l'arbre majestueux du christianisme jusqu'à ce que sa tête aille toucher les étoiles, et ses branches les extrémités de la terre.

J'entends ce Dieu que vous m'avez fait redouter lorsque nous en parlions en philosophes, et que vous me le représentiez comme un juge vigilant, présent partout et toujours occupé à surveiller nos actions. Ce Dieu, je suis sûre de l'aimer lorsque vous m'en parlerez en chrétienne, et que je verrai en lui la source et l'origine d'une bonté et d'une miséricorde si merveilleuses. Sa nature est encore pour moi un profond mystère que je ne puis comprendre, ce qui m'empêche de bien saisir cette admirable doctrine du rachat de l'humanité.

- Fabiola, répondit Miriam, de plus savants que moi devraient entreprendre d'éclairer une intelligence aussi bien douée et aussi élevée que la vôtre. Me croirez-vous si j'ose vous présenter quelques explications ?

- Miriam, dit Fabiola avec gravité, celle qui est prête à mourir pour une autre ne voudrait certainement pas la tromper.

- Eh bien, reprit la malade avec un sourire, vous avez saisi un grand principe, celui de la FOI. Je me contenterai donc de vous rapporter les enseignements de Jésus-Christ, qui est mort pour nous. Mes paroles ne sont que celles d'un témoin fidèle ; mais les siennes, auxquelles vous croirez, sont les paroles d'un Dieu infaillible.»

Fabiola baissa la tête, et écouta avec déférence celle qui lui enseignait depuis si longtemps une merveilleuse sagesse, puisée à quelque école inconnue, et qu'elle vénérait maintenant presque comme un ange chargé de lui ouvrir les digues de l'océan éternel, dont les eaux sont la sagesse infinie répandue sur toute la terre.

Miriam lui expliqua, avec toute la simplicité de l'enseignement catholique, la doctrine sublime de la Trinité. Après avoir raconté la chute de l'homme, elle lui découvrit le mystère de l'Incarnation, et, d'après les paroles mêmes de saint Jean, l'histoire du Verbe éternel jusqu'au moment où il s'est fait chair pour demeurer parmi nous. Elle fut souvent interrompue par les expressions de foi et d'admiration de son élève, jamais par un signe d'incrédulité ou de moquerie. La philosophie avait cédé la place à la religion, la subtilité à la soumission, l'incrédulité à la foi.

Fabiola sentit alors la tristesse pénétrer dans son coeur : Miriam s'en aperçut à ses regards, et lui en demanda la cause.

«J'ose à peine vous l'avouer, répondit-elle. Mais tout ce que vous venez de me dire est si beau et si divin, qu'il me semble impossible d'aller plus loin.

Le VERBE, quel noble nom ! c'est-à-dire l'expression de l'amour de Dieu, la manifestation de sa sagesse, l'évidence de son pouvoir, le souffle de sa vie créatrice, lui-même enfin, le Verbe s'est fait chair. Qui la lui donnera ? Se revêtira-t-il de l'enveloppe souillée et flétrie des mortels, ou bien une humanité nouvelle sera-t-elle expressément créée pour lui ? Ira-t-il prendre sa place dans une double généalogie pour recevoir ainsi en lui-même un double courant de corruption ? Y a-t-il donc sur la terre quelqu'un d'assez audacieux et d'assez puissant pour oser s'appeler son père ?

- Non, répondit doucement Miriam, mais on trouva une femme assez sainte et assez humble pour être digne d'être appelée sa mère. Près de huit cents ans avant l'arrivée du Fils de Dieu dans le monde, un prophète parla et confia le dépôt de ses prophéties aux Juifs, les ennemis invétérés du Christ. écoutez ses paroles : «Voici qu'une vierge concevra et enfantera un fils, et son nom sera EMMANUEL (2), qui signifie en hébreu DIEU AVEC NOUS, c'est-à-dire avec les hommes. Cette prophétie fut vérifiée par la conception et la naissance du Fils de Dieu sur la terre.

- Et qui était-elle ? demanda Fabiola avec le plus grand respect.

- C'est celle dont le nom est béni par tous ceux qui aiment véritablement son fils. Marie est le nom par lequel vous la connaîtrez. Je l'honore sous le nom de Miriam, qu'on lui donne dans la langue de son pays. Sa sainteté et ses vertus l'avaient bien préparée, vous pouvez le croire, à une destinée si haute ; elle n'avait pas été purifiée, mais elle était toujours demeurée pure ; elle n'avait pas été seulement délivrée de ses fautes, mais toujours exempte de péché. Le courant de corruption dont vous parliez tout à l'heure rencontra devant Marie l'obstacle d'un éternel décret ; car la sainteté de Dieu n'aurait pu s'incorporer à une créature déjà souillée, et qu'il ne pouvait racheter qu'à la condition de lui rester étrangère. La chair et le sang dont l'esprit de Dieu forma dans le sein de Marie la glorieuse humanité de Jésus étaient aussi généreux que le sang d'Adam, lorsque le souffle de Dieu le fit couler dans ses veines, et aussi purs que la chair d'Eve, quand l'éternel la tenait entre ses mains après l'avoir enlevée du côté du premier homme endormi.

Après un si glorieux privilège accordé à notre sexe, vous étonnerez-vous si un grand nombre de vierges, semblables à notre douce Agnès, ont choisi cette Vierge incomparable pour modèle de leur vie, trouvant en cette élue de Dieu l'exemple de toutes les vertus, et préfèrent, au lieu de s'attacher, même par les liens les plus doux, aux sordides intérêts de ce monde, monter vers le ciel sur les ailes d'un amour aussi pur que le sien ?»

Après un instant de silence et de réflexion, Miriam lui raconta brièvement l'histoire de la naissance de notre Sauveur, sa jeunesse laborieuse, sa vie publique, active et souffrante, puis enfin son ignominieuse passion. Plus d'une fois son récit fut interrompu par les pleurs et les sanglots de celle qui recueillait ses paroles avec tant d'ardeur et d'avidité. L'heure du repos arriva enfin, et Fabiola demanda avec humilité :

«êtes-vous trop fatiguée pour répondre encore à une question ?

- Non, répondit gaiement Miriam.

- Quel espoir, dit Fabiola, reste-t-il à une personne qui ne pouvait s'excuser sur son ignorance, puisqu'elle prétendait tout savoir, ni sur sa négligence à s'instruire, car elle affectait de rechercher avec ardeur toutes sortes de sciences ; qui méprisait la véritable sagesse et blasphémait Celui qui la donne ; qui se raillait du Crucifié et tournait en ridicule les tourments et la mort qu'il a endurés pour l'amour de nous et pour notre salut ?»

Un déluge de larmes lui coupa la parole.

Miriam attendit que ce flot de pleurs consolants se fût transformé en cette douce rosée qui attendrit le coeur, et lui dit ensuite d'une voix affectueuse :

«Aux jours de Notre-Seigneur, vivait une femme qui portait le même nom que sa mère immaculée ; elle s'était abandonnée à des vices publics et dégradants qui vous feraient horreur, Fabiola. On ne sait de quelle façon elle connut son Rédempteur. Sa gracieuse et miséricordieuse familiarité avec les pécheurs, son extrême indulgence, et sa clémence envers ceux qui avaient failli, touchèrent le coeur de cette femme, et elle se mit à l'aimer d'un ardent amour qui croissait sans cesse. S'oubliant elle-même, elle cherchait de quelle manière elle manifesterait son amour, afin de lui procurer, autant qu'il était en elle, tout l'honneur qui lui est dù, et d'accroître la honte qu'elle avait si justement méritée.

Elle alla dans la maison d'un homme riche où l'on n'avait pas observé envers le divin convive les lois habituelles de l'hospitalité, d'un homme orgueilleux qui, dans la présomption de son coeur, méprisait la pécheresse publique. Là elle entreprit de rendre à celui qu'elle aimait les honneurs qui lui avaient été refusés ; selon son attente, cette manifestation gênante de sa douleur ne lui attira que des injures.

- Que fit-elle, Miriam ?

- Elle s'agenouilla à ses pieds pendant qu'il était à table, les mouilla de ses pleurs, qu'elle essuya avec sa belle chevelure, et, après les avoir respectueusement baisés, elle les oignit d'un riche parfum.

- Qu'en résulta-t-il ?

- Jésus prit sa défense contre les moqueries ironiques de son hôte, lui dit que ses péchés lui étaient remis à cause de son amour, et la congédia avec douceur.

- Que devint-elle ?

- Lorsqu'il fut crucifié sur le Calvaire, deux femmes eurent le privilège de rester à ses pieds : Marie immaculée et Marie la pénitente, afin de montrer que l'amour pur et l'amour repentant peuvent marcher ensemble près de Celui qui a dit qu'il était venu appeler non les justes, mais les pécheurs à la pénitence».

La conversation en resta là pour la nuit. Miriam, fatiguée de cet effort, céda à un doux sommeil. Fabiola, assise auprès d'elle, sentait son coeur tout rempli de ce récit d'un si grand exemple d'amour. Plus elle y réfléchissait, plus elle voyait avec quelle logique les différentes parties de ce système étaient liées ensemble. Puisque Miriam, imitant en cela l'amour de son maître, s'était montrée prête à mourir pour elle, à plus forte raison était-elle disposée à lui pardonner la blessure qu'elle lui avait faite avec tant de légèreté. Elle comprenait maintenant que chaque chrétien devait être la fidèle copie, la personnification vivante de son Maître ; et celle qui dormait alors si tranquillement à ses côtés devait bien certainement ressembler à son modèle et en être la plus frappante image.

Lorsque Miriam ouvrit les yeux quelque temps après, elle vit sa maîtresse (car l'acte de sa libération n'était pas encore dressé) couchée à ses pieds, où elle s'était endormie, épuisée par les larmes. Elle comprit tout de suite le véritable sens et le mérite de cette humiliation volontaire ; elle resta immobile, remerciant Dieu de tout son coeur de ce qu'il avait daigné accepter son sacrifice.

A son réveil, Fabiola se glissa silencieusement dans sa chambre, croyant n'avoir point été remarquée. Elle avait acheté cet acte d'abaissement au prix d'un instant de secrète et douloureuse angoisse ; mais elle avait terrassé son esprit orgueilleux, et pour la première fois elle sentit qu'elle était chrétienne dans le coeur.


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(1)  Les esclaves à qui l'on accordait la liberté prenaient le titre d'affranchis (libertus, liberta) suivi du nom de la personne à laquelle ils avaient appartenu ; par exemple : affranchi d'Auguste. S'ils étaient nés libres, on les affranchissait comme ingenuus ou ingenua, et ils rentraient par émancipation dans la classe libre.

(2)  Isaïe, VII, 14