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Fabiola ou l'Eglise des Catacombes
du cardinal Wiseman (1854)


Livre II, chapitre 1

Livre I, chapitre 19 Sommaire Chapitre 2

 

 

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Général


Ecrivez-nous

Diogène

usqu'à présent nous avons assisté, avec notre lecteur, à des scènes qui se passaient durant une de ces époques de tranquillité douteuse, et non de paix véritable, séparant parfois les persécutions. Déjà nous avons remarqué sur notre route les signes avant-coureurs de la lutte, et le bruit de ses préparatifs est distinctement parvenu à nos oreilles. Le rugissement des lions de l'amphithéâtre, qui étonnait Sébastien sans lui causer d'effroi, les nouvelles d'Orient, les insinuations de Fulvius et les menaces de Corvinus nous fortifient dans cette idée, que nous reverrons sous peu les horreurs de la persécution, et que les flots répandus du sang chrétien se changeront en un torrent plus grandiose et plus noble que tous ceux qui ont jamais arrosé le paradis de la loi nouvelle. L'église, toujours prudente et calme, ne néglige point ces indices multipliés d'un combat prochain, ni les précautions qu'il rend nécessaires. Nous plaçons cette seconde partie de notre récit au moment où elle se revêt avec ardeur de ses armes, c'est-à-dire à l'origine de la lutte.

 

Diogène le fossor (1)
d'après une peinture du cimetière de Domitille

Vers la fin de septembre, un jeune homme que nous connaissons déjà, soigneusement enveloppé dans son manteau, car le temps est froid et sombre, s'avançait à travers le dédale des étroites ruelles du district appelé la Suburra ; on n'est pas d'accord sur l'étendue et la position exacte de ce quartier, situé dans le voisinage du Forum. Malheureusement le vice et la misère, trop souvent unis, trouvaient là un commun asile. Cette partie de la cité semblait inconnue à Pancrace ; après s'être plusieurs fois égaré, il découvrit enfin la rue objet de ses recherches. Néanmoins, les maisons n'étant point désignées par des numéros, trouver celle où il avait affaire était un problème difficile, mais non insoluble. Il chercha du regard le logis de la plus respectable apparence ; l'un d'eux se faisait particulièrement remarquer entre tous par sa bonne tenue et sa propreté ; il frappa hardiment à la porte. Elle fut aussitôt ouverte par un vieillard, nommé Diogène, que nous avons déjà rencontré dans le cours de notre récit. Il était grand et fort comme un homme accoutumé à porter de lourds fardeaux ; à cause de cela, légèrement voûté. Ses cheveux blancs encadraient un front large et imposant ; ses traits, fortement accentués, avaient une expression de mélancolie douce et grave. On eût dit que, habitué depuis longtemps à vivre parmi les morts, il n'était heureux que dans leur compagnie. Près de lui étaient ses deux fils, Maius et Sévère, jeunes gens à la tournure athlétique. Le premier s'occupait avec ardeur de sculpter grossièrement une épitaphe sur une vieille plaque de marbre, dont le revers portait encore les traces d'une inscription sépulcrale païenne que soie nouveau possesseur avait effacée à la hâte. Pancrace regarda son travail et se mit à sourire ; à peine s'y trouvait-il un mot ou une expression correcte. Voici cette épitaphe dans toute sa simplicité :

DE BIANOBA
POLLECLA QVE ORDEV BENDET DE BIANOBA
De la rue Neuve. Pollecla, qui vend de l'orge dans la rue Neuve (2).

Le second exécutait à grands traits, sur une planche avec du charbon, un dessin où l'on pouvait reconnaître Jonas dévoré par la baleine, et la résurrection de Lazare. Les deux personnages, représentés d'une manière symbolique et largement esquissés, n'étaient sans doute que l'ébauche d'une peinture définitive. En outre, lorsqu'on frappa à la porte, le vieux Diogène était évidemment occupé à remettre un nouveau manche à une vieille pioche. Ces occupations variées d'une même famille pourraient surprendre notre lecteur moderne ; mais le jeune visiteur ne s'en étonnait pas. Il savait que toute cette famille appartenait à l'honorable confrérie des fossores, ou fossoyeurs des cimetières chrétiens ; Diogène en était le chef et le directeur. Quelques antiquaires modernes, d'accord avec un écrivain anonyme contemporain de saint Jérôme, croient que le fossor, de même que le lector ou lecteur, était un des ordres mineurs de la primitive église. Malgré le peu de fondement de cette opinion, il est très probable que l'on confiait les devoirs de cette charge à des personnes choisies et reconnues par l'autorité ecclésiastique. Le système uniforme adopté pour l'excavation et l'arrangement des tombes dans les nombreux cimetières, autour de Rome, était si complet depuis son origine, qu'il n'a laissé aucune trace de progrès ou de changement pendant le cours des siècles. Il nous est donc permis de conclure que ces étonnants et vénérables travaux étaient exécutés, d'après une impulsion unique, par quelque société instituée à cet effet. Ce n'était point une entreprise qui spéculait sur l'énsevelissement des morts, mais une pieuse confrérie établie dans ce but spécial.

 

Fossor, d'après une peinture du cimetière de Calliste

Une série d'inscriptions intéressantes trouvées dans le cimetière de Sainte-Agnès prouve que telle était l'occupation de plusieurs générations des mêmes familles ; le grand-père, le père et ses enfants l'exerçaient au même endroit (3). Nous pouvons ainsi facilement nous rendre compte de l'exécution habile et uniforme des tombeaux que l'on remarque dans les catacombes. Les fossores avaient cependant des fonctions plus élevées, une sorte de juridiction dans ce monde souterrain. Quoique l'église se chargeât de trouver un lieu de sépulture pour tous ses enfants, il était naturel que quelques-uns offrissent une compensation pour celui qu'ils choisissaient, si c'était un endroit favori, comme le voisinage de la tombe d'un martyr. Pour tous ces arrangements on s'entendait avec les fossoyeurs ; les inscriptions des anciens cimetières en font souvent foi. En voici une que l'on conserve au Capitole :

EMPTV LOCVM AB ARTEMISIVM VISOMVM HOC EST
ET PRAETIVM DATVM FOSSORI HILARO IDEST
FOL NOOD PRAESENTIA SEVERI FOSS ET LAVRENTI

C'est-à-dire :
Ceci est la tombe pour deux corps, achetée par Artémisius, et le prix a été donné au fossoyeur Hilarus, c'est-à-dire, bourses (4), en présence de Sévère le fossoyeur et de Laurentius.

Ce dernier était peut-être le témoin de l'acquéreur, et Severus celui d'Hilarus. Quoi qu'il en soit, nous croyons avoir exposé à nos lecteurs tout ce qu'on sait touchant la profession exercée par Diogène et ses fils.

Nous avons laissé Pancrace fort amusé des grossiers essais de Maius dans l'art glyptique ; il lui adressa ainsi la parole :

«Exécutez-vous toujours ces inscriptions vous-même ?

- Oh ! non, répondit l'artiste en souriant, je fais cela pour de pauvres gens qui ne peuvent payer de plus habile que moi. Ceci est pour une excellente femme qui vendait de l'orge dans la via Nova ; elle n'était pas devenue riche, comme vous le supposez, et cela surtout à cause de son honnêteté. Il me venait une singulière idée en gravant cette épitaphe.

- Dites-la-moi, Maius.

- Je m'imaginais que peut-être, dans quelques milliers d'années, des chrétiens liraient respectueusement sur la muraille mon grossier travail, et entendraient parler avec plaisir de la pauvre vieille Pollecla et de son petit commerce d'orge, tandis que les épitaphes des empereurs qui ont persécuté l'église, au lieu d'attirer l'attention, tomberont dans le plus profond oubli.

- Cependant j'ai peine à croire que les superbes mausolées des empereurs seront entièrement détruits par le temps, et que la mémoire d'une pauvre femme passera à la postérité la plus reculée... Qu'est-ce qui vous inspire cette pensée ?

- Je songeais simplement qu'il valait mieux perpétuer le souvenir d'un mendiant vertueux que celui d'un roi vicieux. On lira peut-être mon humble inscription, pendant que les débris des arcs de triomphe couvriront le sol. C'est pourtant bien mal écrit, n'est-ce pas ?

- Ne vous inquiétez pas de cela. Malgré sa simplicité, votre oeuvre ne le cède pas à de plus magnifiques. Quelle est cette tablette appuyée contre le mur ?

- Ah ! ceci est une superbe inscription que l'on nous a confiée pour la fixer à sa place ; vous pouvez voir que l'auteur et le graveur sont deux personnes différentes. Elle est destinée au cimetière de la villa appartenant à la noble Agnès, sur la voie Nomentane, et rappelle, je crois, la mémoire d'un enfant bien-aimé dont la mort a plongé ses parents dans la douleur.»

Pancrace approcha une lumière et lut ce qui suit :

L'innocent enfant Dionysius repose ici parmi les saints. Souvenez-vous, dans vos prières, de l'auteur et du graveur.

«Cher et bienheureux enfant, continua Pancrace après avoir parcouru cette inscription, ne m'oubliez pas non plus, moi qui viens de lire cette épitaphe, dans les saintes prières que vous offrez pour son auteur et pour celui qui l'a gravée.

- Amen», répondit la pieuse famille.

Pancrace, étonné du son rauque de la voix de Diogène, se retourna, et aperçut le vieillard s'efforçant, avec beaucoup d'ardeur, de couper l'extrémité d'une petite pièce de bois qu'il venait d'enfoncer dans le manche de sa pioche afin de le fixer plus solidement au fer. Mais à chaque instant ses yeux se voilaient de larmes qu'il écartait du revers de sa main brunie par le travail.

«Qu'avez-vous, mon vieil ami ? lui dit le jeune homme avec bonté ; pourquoi l'épitaphe de Dionysius vous cause-t-elle tant d'émotion ?

- Ce n'est pas précisément cette inscription qui m'émeut ; mais elle réveille tant de souvenirs et fait naître tant de craintes menaçantes pour l'avenir, que je sens défaillir mon courage.

- Quelles sont vos tristes pensées, Diogène ?

- C'est bien simple, n'est-ce pas ? de prendre dans ses bras un cher enfant comme Dionysius, enveloppé dans son linceul, embaumé d'aromates, et de le déposer dans sa tombe ? Ses parents pleurent cependant ; son passage de cette triste vie au bonheur éternel a été doux et calme. C'est bien autre chose, même pour un coeur endurci comme le mien par l'habitude (il s'essuya encore les yeux en prononçant ces mots), de réunir à la hâte les chairs meurtries et les membres brisés d'un autre enfant comme celui-ci ; de les entourer d'abord d'un suaire, et, au lieu d'aromates, d'une seconde enveloppe de chaux vive avant de les confier précipitamment à la terre (5) ! Oh! combien on souhaiterait de pouvoir traiter autrement les restes sacrés d'un martyr !

- C'est vrai, Diogène ; mais un vieil officier préfère la modeste sépulture du soldat sur le champ de bataille à un splendide sarcophage sur la voie Appienne. Les époques de persécution amènent-elles souvent des scènes aussi douloureuses que celles que vous venez de décrire ?

- Ce n'est pas rare, mon cher maître. Je suis sûr qu'un pieux jeune homme comme vous a dû visiter, au jour de son anniversaire, la tombe de Restitutus, dans le cimetière d'Hermès.

- Oui, certes, et je lui ai souvent envié cette couronne du martyre qu'il a remportée à la fleur de l'âge. Est-ce vous qui l'avez enseveli ?

- Oui ; ses parents lui firent élever un tombeau magnifique ; c'est l'arcosolium de sa crypte (6). Nous la construisîmes, mon père et moi, de six pièces de marbre réunies à la hâte, et j'y gravai l'inscription qu'on y lit maintenant. I1 me semble que je gravais alors un peu mieux que Maius, ajouta le vieillard redevenu tout à fait gai.

- Vous ne vous flattez pas beaucoup, mon cher père, répondit le fils sur le môme ton. Mais voici une copie de cette inscription, ajouta-t-il en choisissant une feuille de parchemin parmi un grand nombre d'autres.

- Je m'en souviens très bien», dit Pancrace, qui la parcourut du regard et lut ensuite ce qui suit, en corrigeant les fautes d'orthographe, mais non celles de grammaire.

A Aelius Fabius Restitutus, leur fils très pieux, ses parents érigèrent (cette tombe). Il vécut dix-huit ans et sept mois en paix.

«Quelle gloire pour ce jeune homme, continua-t-il, d'avoir confessé le Christ à cet âge !

- Sans doute, répondit le vieillard ; néanmoins je suis sûr que vous avez toujours pensé que son corps reposait seul dans le sépulcre. Tous ceux qui lisent l'inscription pourraient le croire.

- Certainement. N'en serait-il pas ainsi ?

- Non, noble Pancrace, un compagnon plus jeune repose à ses côtés sur la même couche funèbre. Comme nous allions fermer la tombe de Restitutus, on nous apporta le corps d'un enfant de douze à treize ans à peine. Oh ! jamais je n'oublierai l'affreux spectacle qui s'offrit à mes regards. On l'avait suspendu au-dessus d'un brasier ardent : sa tête, son corps, ses membres inférieurs, à peu près jusqu'aux genoux, furent dévorés par les flammes et calcinés jusqu'aux os ; il était défiguré, méconnaissable. Pauvre enfant, quelles affreuses souffrances ! Mais pourquoi le plaindrai-je ? Nous étions pressés ; nous pensâmes que le jeune homme de dix-huit ans ne refuserait pas une place au petit soldat martyr âgé de douze ans, et le considérerait comme un plus jeune frère ; il fut donc couché aux pieds d'Aelius Fabius. Le feu ayant desséché le sang dans ses veines, il nous fut impossible de placer en dehors de sa tombe la fiole de sang attestant qu'il contenait un second martyr (7).

- Quel noble enfant ! si le premier était plus âgé, le second était plus jeune que moi. Qu'en dites-vous, Diogène ? ne pensez-vous pas que vous aurez peut-être un jour à me rendre le même service ?

- Oh ! non, je l'espère, répondit le vieux fossoyeur en s'attendrissant encore ; ne faites pas allusion à de si tristes choses, je vous en prie. Mon tour viendra sûrement avant le vôtre. Comment se fait-il, en vérité, que les vieux troncs soient épargnés, tandis que les plantes délicates sont jetées par terre !

- Allons, allons, mon bon ami, je ne veux pas vous affliger. J'ai presque oublié le message dont j'étais chargé. Voici ce que c'est : demain, au point du jour, venez à la maison de ma mère afin de régler tous les travaux à exécuter dans les cimetières, en prévision des temps orageux qui nous menacent. Notre saint pape sera présent, ainsi que les prêtres des différents titres, les diacres de chaque région, les notaires, dont le nombre a été complété, et vous le chef des fossoyeurs ; ainsi tout le monde agira de concert.

- Je n'y manquerai pas, Pancrace, répondit Diogène.

- Maintenant, ajouta le jeune homme, j'ai une faveur à vous demander.

- Une faveur à moi ? s'écria le vieillard étonné.

- Oui ; vous aurez à vous mettre immédiatement au travail, je crois. Or, quoique j'aie souvent visité par dévotion nos cimetières sacrés, je ne les ai jamais étudiés et examinés avec attention. C'est là ce que je voudrais faire avec vous, qui les connaissez si bien.

- Rien ne pourra m'être plus agréable, répondit Diogène, quelque peu flatté du compliment, mais bien plus heureux encore de cette preuve de vénération pour ce qu'il chérissait tant lui-même. Après avoir reçu mes instructions, j'irai tout de suite au cimetière de Calliste. Venez me rejoindre hors de la porte Capène, une demi-heure avant midi, nous irons ensemble.

- Je ne serai pas seul, continua Pancrace. Deux jeunes gens récemment baptisés ont un grand désir de visiter nos cimetières, qu'ils connaissent très peu ; ils m'ont prié d'y être leur guide.

- Tous vos amis seront toujours les bienvenus. Dites-moi leurs noms, afin d'éviter toute erreur.

- L'un d'eux est Tiburce, fils de l'ancien préfet Chromatius ; l'autre est un jeune homme appelé Torquatus.»

Severus tressaillit légèrement et dit : «êtes-vous bien sùr de ce dernier, Pancrace ?»

Diogène le réprimanda en ajoutant : «Puisqu'il vient en compagnie de Pancrace, nous devons être tranquilles.

- J'avoue, dit le jeune homme, que je ne le connais pas aussi bien que Tiburce, qui est vraiment un brave et noble coeur. Cependant Torquatus paraît très désireux de connaître nos affaires et très zélé. Qu'est-ce qui vous donne cette crainte, Severus ?

- Presque rien, en vérité. Néanmoins, ce matin, en me rendant de bonne heure au cimetière, j'entrai dans les bains d'Antonin (8).

- Comment ! interrompit Pancrace en riant, fréquentez-vous des endroits si élégants ?

- Non, pas tout à fait, répondit l'honnête artisan ; mais vous ne savez peut-être pas que le capsarius (9) Cucumio et sa femme sont chrétiens ?

- Est-ce possible ? Où en trouvera-t-on désormais des chrétiens ?

- Eh bien, c'est pourtant la vérité ; de plus ils se sont fait construire une tombe dans le cimetière de Calliste : j'avais à leur faire voir l'inscription que Maius a faite à cette occasion. La voici, ajouta-t-il en la lui montrant :

CVCVMIO ET VICTORIA
SE VIVOS FECERVNT
CAPSARARIVS DE ANTONINIANAS (10)

«Parfait! s'écria Pancrace, qu'amusaient les fautes de l'épitaphe ; mais nous oublions Torquatus.

- Or, comme j'entrais dans les bains, dit Severus, je ne fus pas peu surpris de trouver dans un coin, à cette heure matinale, ce Torquatus en conversation intime avec le fils du préfet actuel, Corvinus. Ce dernier, vous devez vous en souvenir, contrefit le boiteux et se glissa dans la maison d'Agnès, lorsqu'une personne charitable et inconnue (que Dieu la bénisse !) y faisait distribuer d'abondantes aumônes aux pauvres assemblés. Ce n'est pas là une société convenable pour un chrétien, pensais-je, surtout à un pareil moment. - C'est vrai, Severus, répondit Pancrace, dont la figure se couvrit d'une vive rougeur ; sa foi est encore jeune, et ses amis ignorent peut-être sa conversion. Ne cessons pas d'augurer mieux de l'avenir.»

Pancrace se leva pour partir ; les deux jeunes gens lui offrirent de l'escorter, afin qu'il pût traverser sain et sauf leur quartier pauvre et dissolu. Il accepta avec plaisir cette offre courtoise, et souhaita affectueusement une bonne nuit au fossoyeur des catacombes.


Livre I, chapitre 19 Haut de la page Chapitre 2

(1)  Diogène, fossoyeur, déposé en paix, huit jours avant le 1er octobre. (Actes de saint Sébastien, Boldetti, 1, 15, p. 60)

(2)  Inscription trouvée dans le cimetière de Calliste.

(3)  Cité par F. Marchi dans son Architecture de Rome chrétienne souterraine, 1844, ouvrage que nous mettrons souvent à profit.

(4)  Le prix, marqué en chiffres, était malheureusement illisible.

(5)  Dans quelques tombes du cimetière de Sainte-Agnès on a trouvé des fragments de chaux qui avaient conservé l'empreinte exacte du corps qu'elle recouvrait : à l'intérieur on voyait la trace d'un linge fin, et à l'extérieur celle d'une étoffe plus grossière. Quant aux aromates et aux parfums, Tertullien observe que «les Arabes et les Sabéens n'ignoraient pas que les chrétiens en consommaient bien plus chaque année pour leurs morts que le monde païen tout entier pour ses dieux».

(6)  Nous expliquerons ces termes plus tard.

(7)  Le 22 avril 1823, on découvrit cette tombe, qui n'avait jamais été violée. En l'ouvrant, on aperçut des ossements blancs, brillants et polis comme l'ivoire ; leur disposition correspondait à la stature d'un jeune homme de dix-huit ans ; près de la tête était une fiole de sang. A ses pieds, et la tête appuyée sur eux, se voyait le squelette d'un enfant de douze à treize ans, dont le chef et le haut du corps étaient noirs et carbonisés jusqu'au milieu des cuisses ; à partir de cet endroit jusqu'aux pieds, les os blanchissaient graduellement. Ces deux corps, recouverts de riches étoffes, reposent côte à côte sous l'autel du collège des jésuites, à Lorette.

(8)  Ils sont mieux connus sous le nom de bains de Caracalla.

(9)  C'était la personne qui avait soin des habits des baigneurs ; de capsa (coffre).

(10)  «Cucumio et Victoria érigèrent (la tombe) pour eux-mêmes, pendant leur vie. Capsararius des (bains) Antonins». Trouvé dans le cimetière de Callistus, et publié d'abord par F. Marchi, qui l'attribue à tort au cimetière de Praetextatus.