1845

Un bon coup de tonnerre

 

 

Il arriva un moment où l'Oratoire de Saint-François de Sales, établi dans les bâtiments Pinardi, devint insuffisant à contenir la foule des enfants qui s' pressaient les dimanches et jours de fêtes. Don Bosco dut songer à ouvrir un second Oratoire qui fut celui de Saint-Louis.

Après d'assez nombreuses recherches, il finit par trouver un local qui lui parut convenable, et alors il se rendit chez la propriétaire, une dame Vaglienti, lui demandant si elle voudrait bien le lui céder en location.

La dame y consentit, mais le prix qu'elle demanda était bien au-dessus des facultés du pauvre prêtre. Raisonnement, prières pour l'intéresser à l'Œuvre, rien n'y fit : l'obstinée propriétaire restait inflexible dans ses prétentions.

Pendant ces pourparlers, le ciel s'était voilé de nuages, et voilà qu'éclate un coup de tonnerre si formidable que la maison en est ébranlée, et la lampe qui éclairait la chambre s'éteint.

La dame, affolée de peur, change aussitôt de ton :

— Excellent Père, obtenez que j'échappe à la foudre et je ferai tout ce que vous voudrez.

— Je vous rends grâce, reprit Don Bosco : je vais prier Dieu qu'il vous aide et maintenant et toujours.

Ce coup de tonnerre se ne renouvela pas ; le ciel s'éclaircit presque aussitôt, et la bonne dame, enchantée, ne fit plus aucune difficulté de traiter au prix que lui offrait Don Bosco.