ÉPHÉSIENS XXIII
Précédente Accueil Remonter Suivante

 

Accueil
Remonter
INTRODUCTION
EXPLICATION
ÉPHÉSIENS I
ÉPHÉSIENS II
ÉPHÉSIENS III
ÉPHÉSIENS IV
ÉPHÉSIENS V
ÉPHÉSIENS VI
ÉPHÉSIENS VII
ÉPHÉSIENS VIII
ÉPHÉSIENS IX
ÉPHÉSIENS X
ÉPHÉSIENS XI
ÉPHÉSIENS XII
ÉPHÉSIENS XIII
ÉPHÉSIENS XIV
ÉPHÉSIENS XV
ÉPHÉSIENS XVI
ÉPHÉSIENS XVII
ÉPHÉSIENS XVIII
ÉPHÉSIENS XIX
ÉPHÉSIENS XX
ÉPHÉSIENS XXI
ÉPHÉSIENS XXII
ÉPHÉSIENS XXIII
ÉPHÉSIENS XXIV

HOMÉLIE XXIII. SOYEZ DONC FERMES, CEIGNANT VOS REINS DE LA VÉRITÉ. (VI, 14.)

 

Analyse.

 

1. De la ceinture de vérité.

2 et 3. Réfutation de quelques erreurs manichéennes, marcionites, ariennes. — De la pâque, sous l'ancienne et la nouvelle Loi.

 

1. Quand Paul a ainsi rangé son armée et réveillé son zèle (car il fallait à la fois 1à mettre en bon ordre et l'enflammer de courroux), quand il l'a rassurée (ce qui n'était pas moins nécessaire), il s'occupe de l'armer. — C'eût été un soin superflu, si d'abord la discipline n'y avait régné, si l'âme du soldat n'avait été remplie d'une ardeur belliqueuse... Car il faut être armé intérieurement , avant de l'être au dehors. S'il en est ainsi des soldats proprement dits, à plus forte raison doit-il en être de même des soldats spirituels : ou plutôt, les défenses extérieures sont inutiles à ceux-ci, l'armure intérieure leur suffit. Paul donc a (561) réveillé, enflammé leur courage, leur a rendu l'assurance, les a mis en bon ordre: maintenant il les arme:. mais voyez comme il s'y prend. « Soyez donc fermes », dit-il. C'est le premier principe de l'art militaire: beaucoup de choses en dépendent. Aussi revient-il souvent sur ce point. Il dit ailleurs: « Debout, veillez » ; et encore: « Tenez-vous fermes ainsi dans le Seigneur » (I Cor. XVI, 13) ; et encore : « Celui qui croit se bien tenir, qu'il prenne garde de ne pas tomber » (Phip. IV, 1) ; et enfin : « Pour que vous puissiez, étant venus à bout de toutes choses, rester debout ». (I Cor. X, 12.) Il n'a donc pas en vue seulement une certaine attitude; mais la fermeté dans cette attitude : quiconque est versé dans l'art de la guerre sait combien il est important. de savoir se bien tenir. Si le maître qui instruit des athlètes leur recommande ce point avant tout autre, à plus forte raison est-ce une chose importante dans les combats et dans l'art militaire. Se tenir droit, c'est rester bien d'aplomb, sans s'appuyer sur personne; c'est dans cette attitude qu'on discerne ce qui est réellement droit. Ceux qui sont vraiment droits se tiennent fermes : ceux qui ne se tiennent pas fermes, ne sauraient être droits: leur posture est nonchalante, abandonnée. Le voluptueux ne se tient pas droit ; il penche d'un côté, ainsi que le libertin, l'avare. Quiconque sait se tenir debout, est comme établi sur un fondement solide : et la lutte sera désormais sans difficultés pour lui. « Soyez donc fermes, ceignant vos reins de vérité ». Il ne parle pas ici d'une ceinture matérielle : tout, dans ce passage, se rapporte à l'ordre spirituel.

Et considérez comment il procède. Il commence par mettre la ceinture au soldat. Qu'est-ce que cela veut dire? Il le voit abandonné au relâchement des passions, et ses pensées traînant à terre; an moyen de la ceinture, il relève son vêtement, afin qu'il n'en soit pas embarrassé dans sa marche, et qu'il puisse courir sans être gêné. « Seyez donc fermes; ceignant a vos reins de vérité,». Il nomme ici les reins qui sont, pour ainsi dire, la base du corps, comme la carène est celle du vaisseau : c'est le fondement ; tout est bâti dessus, à ce que disent les médecins. C'est donc notre âme qu'il rend alerte, en ceignant nos reins : car ce mot est pris ici au sens figuré. Et si les reins sont à .la fois la base de ce qui est au dessous et de ce qui est au dessus , il faut dire la même chose de ces autres reins dont parle l'apôtre. Souvent, quand on est las, on pose ses mains à, cette place. comme sur un support solide, et l'on se soutient de la sorte ; et, à la guerre, la ceinture est destinée à maintenir, à consolider cette base dé notre corps. Voilà pourquoi encore on se ceint pour courir: la ceinture consolide l'assiette sur laquelle nous reposons... Faisons-donc ainsi pour notre âme, nous dit Paul : et quoi que nous fassions, nous serons fermes, ce qui est nécessaire aux soldats particulièrement. Oui, dira-t-on, mais on se ceint les reins avec une lanière de cuir. Quelle. sera donc notre ceinture à nous? Ce sera ce qui préside à nos pensées, je veux dire la vérité.

Ceignant nos reins de vérité ». Ainsi donc n'aimons aucun mensonge, conformons-nous dans toutes nos démarches à la vérité, ne nous trompons pas mutuellement : s'il s'agit de gloire, cherchons la vérité; en fait de conduite, encore la vérité. Si nous savons nous entourer de ce rempart, nous ceindre de vérité, nous n'avons personne à craindre. Celui qui . cherche la doctrine de vérité né tombera pas à terre. Car ce qui n'est fias vrai procède de la terré : la preuve en est la servitude où vivent, à l'égard de,leurs passions, tous- les infidèles, qui se laissent conduire parleurs propres pensées. En conséquence, si nous sommés sages, nous ne désirerons point nous instruire dans les écrits, des païens. Ne voyez-vous pas comme ces hommes sont lâches et indolents, incapables de comprendre au sujet de Dieu une idée uti peu sévère, un peu relevée? C'est qu'ils ne sont pas ceints de vérité. C'est pour cela qu'il n'y a pas de force dans leurs reins, ces réservoirs de la génération, ce fondement, solide des pensées. Aussi, rien de plus faible qu'eux.

2. Voyez-vous maintenant comment les Manichéens ne reculent devant aucune affirmation dans leur confiance en leurs propres lumières? Dieu. dit-on , n'aurait pu créer le monde sans matière. Qu'est-ce qui le prouve ? Des arguments puisés ici-bas, sur la terre, en nous-mêmes. En effet, dit-on , l'homme ne peut rien faire qu'à cette condition. Et Marcion, voyez-vous comment il parle : Dieu ne pouvait conserver sa pureté en se revêtant de chair. Qu'est ce qui le prouve? C'est que les hommes ne le peuvent pas, répond-il : or, cela même est une fausseté. Valentin aussi rampe (562) sur la terre, en parle le langage : de même Paul de Samosate et Arius. Que prétend celui-ci? Que Dieu ne pouvait engendrer en restant impassible. Qu'est-ce qui t'autorise à tenir ce langage, ô Arius? Ce qui se passe ici-bas.  Voyez-vous comme les pensées de tous ces hommes sont basses, rampantes, inspirées de la terre? Voilà pour les dogmes. En ce qui regarde la vie maintenant, les fornicateurs, les avares, les amants de la gloire, que sais-je encore? portent également une robe qui traîne à terre : ils n'ont pas cette solidité 'de reins qui permet, de se reposer quand on est las : dès qu'ils sont fatigués, au lieu d'appuyer les mains sur leurs reins pour se raffermir, ils succombent à la lassitude. C'est le contraire pour celui qui est ceint de vérité; d'abord, il ne se lassera jamais : en second lieu, même s'il se lasse, il trouvera dans la vérité même un point d'appui pour se reposer. Dites-moi, en effet : est-ce la pauvreté qui le fatiguera? nullement. Car il se repose sur la vraie richesse, et par la pauvreté il connaîtra la pauvreté véritable. La servitude le fatiguera-t-elle davantage? Nullement : car il connaît la vraie. servitude. Sera-ce la maladie? Pus davantage: « Ceignez vos reins, dit le Christ, et ayez dans vos mains les lampes allumées » (Luc, XII, 35); de sorte qu'ils jouissent de la lumière inextinguible. Les Israélites reçurent le même ordre à la sortie d'Egypte, et ils étaient ceints en mangeant la pâque.

Et pourquoi, dira-t-on, mangèrent-ils ainsi? Voulez-vous en savoir la raison historique ou la raison anagogique? Je vous les dirai l'une et l'autre : retenez-les : car je ne me propose pas seulement de vous expliquer l'énigme, je veux encore que mes paroles profitent à votre conduite. « Ils étaient ceints, dit l'Ecriture, le bâton à la main , les chaussures aux pieds, et c'est ainsi qu'ils mangeaient la pâque ». (Exod. XII, 11.) Mystère redoutable,. profond, sublime. Que s'il était tel en figure, à plus forte raison l'est-il en vérité. Ils sortent d'Egypte: ils mangent la pâque. Voyez, leur costume est un habit de voyage , des chaussures, le bâton à la main, manger debout : tout cela n'a pas d'autre sens. Voulez-vous que je commence par l'histoire ou par l’anagogie ? Par l'histoire, cela vaut mieux. Que signifie donc l'histoire ?

Les Juifs étaient ingrats, ils ne cessaient d'oublier les bienfaits de Dieu. Voulant donc leur rendre la mémoire en dépit d'eux-mêmes, il institue ce rite pour le banquet de la pâque. Pourquoi ? Afin qu'obligés chaque année d'observer cette loi, ils se souvinssent nécessairement du Dieu qui les avait délivrés. Ce n'est donc pas seulement par un anniversaire que Dieu a voulu perpétuer le souvenir de ses bienfaits, mais encore par le costume prescrit aux convives. Car s'ils sont chaussés et ceints pour manger, c'est afin qu'ils puissent répondre, si on les interroge : Nous étions prêts pour le départ; nous allions quitter l'Egypte pour la Terre promise. Voilà l'histoire: voici maintenant la vérité. Nous aussi nous mangeons une pâque , laquelle est le Christ « Notre pâque , le Christ a été immolé » (I Corinth. V, 7.) Ainsi donc nous mangeons une pâque, nous aussi, et une pâque bien supérieure à celle dont parlait la Loi. Donc nous devons aussi être chaussés, et ceints pour manger. Pourquoi ? afin que nous soyons prêts, nous aussi pour le départ, pour la sortie d'ici-bas. Ce n'est pas à l'Egypte qu'il faut songer quand on manne cette pâque, c'est au ciel, à la Jérusalem d'en-haut. Si vous êtes ceint et chaussé pour manger, c'est afin que vous sachiez qu'au moment où vous commencez à manger la pâque, vous êtes destiné à une émigration, à un voyage. Deux choses sont indiquées par là. : la. première, c'est qu'il faut sortir d'Egypte; la seconde; c'est que ceux qui restent, y sont désormais comme eau pays étrangers : « Notre cité est dans les cieux, est-il écrit». (Philipp. III, 20). C'est que nous devons toujours être préparés, de sorte que, si l'on nous appelle, nous ne cherchions pas à gagner du temps, et que nous disions : « Notre coeur est prêt ». (Ps. CVII, 2.) Mais si Paul pouvait dire cela , lui à qui sa conscience ne reprochait rien, moi qui ai besoin de bien du temps pour me repentir, je ne saurais le dire. Néanmoins, la preuve qu'il est d'une âme vigilante de rester ceinte, elle se trouve dans les paroles de Dieu à un juste fameux: « Non, mais ceins tes reins comme un homme : je t'interrogerai; toi, réponds-moi ». (Job. XXXVIII, 3.)

Il dit la même chose à tous les saints, la même chose à Moïse : et lui-même se montre ceint dans Ezéchiel. Que dis-je? les anges mêmes nous apparaissent ceints comme étant des soldats... Quand on est ceint, on se tient ferme ; et ceux qui sont fermes se ceignent. (563) Ceignons-nous donc: car, nous aussi, nous devons faire un voyage, et la route est hérissée d'obstacles. — Quand nous traversons cette plaine, le diable accourt aussitôt; il ne néglige aucun moyen , aucune ruse , pour surprendre, pour exterminer ceux qui sont sortis d'Egypte, ceux qui out, traversé la mer Rouge, ceux qui viennent d'échapper à la fois aux démons et au déchaînement de mille fléaux. Mais, si nous sommes sages, nous avons, nous aussi, une colombe de feu dans la grâce de l'Esprit . le même foyer nous donne la lumière et l'ombre. Nous avons une manne, ou plutôt , quelque chose de bien plus précieux que la manne : ce n'est pas de l'eau, c'est une boisson spirituelle qui jaillit pour nous du rocher. Nous avons de même un camp, dans ce nouveau désert que nous habitons. Car c'est vraiment un désert que la terre ; l'absence de vertu en fait une solitude bien plus affreuse que l'autre. Pourquoi. cette autre était-elle un objet de crainte? n'est-ce point parce qu'elle renfermait des scorpions et des vipères? « L'homme n'y avait point passé ». Mais plus stérile encore est la nature humaine.

3. Combien de scorpions, de vipères, de serpents dans notre désert? Combien de reptiles venimeux dans cette feule que nous traversons ! Mais ne craignons rien : notre guide, dans cette sortie, ce n'est pas Moïse, mais Jésus. Comment donc échapperons-nous aux maux qui accablèrent les Juifs? En agissant autrement. Ils murmuraient, ils étaient ingrats. Gardons-nous des mêmes écarts. D'où vint leur chute à tous? Ils comptèrent pour rien la terre désirée. Comment, ils la comptèrent pour rien ? Ils l'appréciaient pourtant. Oui, mais ils faiblirent, ils ne voulurent pas souffrir ce qu'il fallait endurer pour l'obtenir. N'allons donc pas, nous, compter pour rien le ciel : car cela s'appelle compter pour rien. Nous aussi, nous avons reçu un échantillon des fruits du ciel, non pas une grappe de raisin portée par deux hommes, mais des arrhes de l'Esprit, cette discipline céleste que nous ont révélée Paul, tout le choeur des apôtres, tant de merveilleux laboureurs. Ce n'est pas Chaleb, fils de Jéphoné, ce n'est pas Jésus, fils de Navé, qui nous a apporté ces fruits : c'est Jésus, le fils du Père des miséricordes, le Fils du vrai Dieu, qui nous a apporté toutes les vertus et tous les fruits, j'entends toutes les hymnes, de là-haut. Car ce que disent les chérubins dans les cieux, il nous a prescrit de le dire ici-bas : « Saint, saint, saint ». Il a introduit parmi nous la vie angélique. Les anges ne se marient pas : il a pris ici-bas le même mérite. Ils ne sont pas épris des richesses ni d'aucune chose de ce genre : il a implanté parmi nous le même désintéressement. Ils ne meurent pas : il nous a octroyé la même faveur; car la mort n'est plus une mort, mais un sommeil. Ecoutez plutôt ce qu'il nous dit lui-même : « Notre ami Lazare est endormi ». (Jean, XI, 11.) Voyez-vous les fruits de la Jérusalem d'en-haut? Et ce qu'il y a de plus étonnant, c'est que la guerre n'est pas encore terminée, c'est que tout cela nous est donné avant que nous soyons dans la Terre promise. Les Israélites avaient encore à lutter jusque dans la Terre de promesse : ou plutôt, non ils ne luttaient pas, car il leur suffisait de vouloir obéir à Dieu, pour prendre toutes les villes sans siège et sans combat : c'est ainsi du moins qu'ils prirent Jéricho : on les aurait crus à une fête plutôt qu'à la guerre. Mais notas, une fois entrés dans la Terre promise, c'est-à-dire dans le ciel, nous n'avons plus de guerre à soutenir : nous ne combattons que dans le désert, entendez, dans la vie présente. « Car celui qui est entré dans son repos, lui aussi s'est reposé de ses oeuvres , comme Dieu des siennes ». (Hébr. IV, 10.) « Ne nous lassons donc pas de faire le bien». (Galat. VI, 9.) Car nous moissonnerons, la saison venue, si nous ne nous fatiguons pas. Voyez-vous comment Dieu nous guide ainsi que les Juifs? Au sujet de la manne du désert, il est écrit : « Celui qui eut beaucoup n'eut pas davantage ; et celui qui eut peu n'eut pas moins ». Et à nous aussi, il nous est recommandé de ne pas thésauriser sur la terre.

Que si nous thésaurisons, ce n'est plus, comme au temps de la manne, le ver d'ici-bas que nous avons à redouter, mais lever éternel de l'éternel enfer. Faisons donc tout ce qu'il faut pour ne pas lui préparer d'aliment: car il est écrit : « Celui qui eut beaucoup n'eut pas « davantage ». Cela se vérifie pour nous tous les jours. Notre estomac, à tous, n'a qu'une capacité déterminée ; passer cette mesure, c'est folie. Dès lors Dieu enseignait aux Juifs ce qu'il devait nous apprendre plus tard par ces paroles : « A chaque jour suffit son mal ». Préservons-nous donc de la cupidité, de (564) l'ingratitude; ne nous inquiétons point d'habiter des maisons superbes: car nous sommes des voyageurs, et non des habitants stationnaires. Si donc on est bien persuadé que la vie est un voyage, une expédition militaire, que nous vivons ici dans ce que les soldats appellent une tranchée, on se souciera peu de constructions magnifiques. Qui s'aviserait, dites-moi, quelle que puisse être son opulence, d'élever sur une tranchée de superbes bâtiments? Personne : ce serait encourir la risée, bâtir pour l'ennemi, travailler à l'attirer : ainsi nous ne ferons rien de semblable, si nous,sommes sages. Une campagne, une tranchée, voilà la vie actuelle. Je vous en conjure donc, ayons bien soin de ne pas thésauriser ici-bas : car si le voleur vient, notre fuite sera plus prompte. « Veillez, parce que vous ne savez pas à quelle heure vient le voleur » : le voleur, c'est-à-dire la mort. En conséquence, avant qu'il ne vienne, envoyons tout dans notre patrie. Et portons ici-bas une ceinture qui nous permette de triompher de nos ennemis : puissions-nous, vainqueurs, au jour des couronnes, être jugés dignes de la gloire immortelle, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec qui gloire au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

Haut du document

 

  Précédente Accueil Remonter Suivante