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Stigmatisation divine

 

Parmi les nombreux faits de stigmatisation reconnus d'origine divine par l'Église, il en est quelques-uns qu'elle a consacrés par le culte, comme les stigmatisations de saint François, sainte Claire de Montefalco, sainte Catherine de Sienne, sainte Thérèse et sainte Véronique Giuliani. Elle a institué la fête de l'impression des stigmates de saint François, de sainte Catherine de Sienne, celle de la Transverbération du coeur de sainte Thérèse. Elle a mentionné dans les Oraisons le fait de leur stigmatisation, aux offices de saint François, de sainte Claire, de sainte Thérèse et de Véronique Giuliani.

 

Par ce culte, elle impose ces faits à notre croyance, non comme étant de foi divine ou révélée, mais en vertu de son infaillibilité personnelle qu'elle engage ici de la manière la plus incontestable. – D'autre part, de l'obligation de prier découle l'obligation de croire, Lex orandi, lex credendi ; et quand l'Église, par exemple, aux fêtes de saint François et de sainte Thérèse, nous invite à prier Dieu tout-puissant en disant : « O Dieu, qui avez marqué votre serviteur François des signes de la Rédemption... Vous qui avez transpercé le coeur de Thérèse d'un dard enflammé », il serait étrange qu'on pût rappeler à Dieu les magnificences de son amour, sans être obligé d'y croire de croyance intégrale.

 

II est donc avéré que l'Église tient la stigmatisation divine pour un miracle. Elle l'impose forcément à notre croyance ; nous ne pouvons lui refuser notre foi sans pécher.

Le miracle des stigmates sacrés, l'Église l'a proclamé liturgiquement de la manière la plus explicite pour saint François, sainte Catherine de Sienne et sainte Thérèse, en établissant des fêtes spéciales en l'honneur de leur stigmatisation ; aussi en mentionnant dans leurs offices les stigmatisations de sainte Claire de Montefalco, sainte Françoise Romaine, Élisabeth de Reute, Mathieu Carreri, Stéphanie de Soncino, Lucie de Narni, Catherine de Racconigi, Catherine de Ricci, Charles de Sezze, et sainte Véronique Giuliani. En outre, le miracle des stigmates a été reconnu implicitement par l'élévation aux honneurs des autels d'une soixantaine de stigmatisés. Ce qui ne veut pas dire que toute stigmatisation, tous stigmates, soient un miracle : seule, la stigmatisation divine est miraculeuse. La stigmatisation des saints n'est pas une opinion libre qu'on peut débattre dans un sens ou dans l'autre : elle s'impose à notre foi.