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LE MARTYRE DE LA POLOGNE

      Je prie les Français de lire la lettre suivante que je viens de recevoir du fond de la Russie. Et je leur demande de la faire lire autour d'eux. C'est une patriote polonaise qui l'a écrite, une femme que l'invasion austro-allemande a réduite à la misère; qui a dû fuir, voici un an, à pied, le long d'une route de quatorze cents kilomètres, seule avec huit enfants, dans la cohue lamentable d'une foule en haillons, affamée, agonisante. Que n'a-t-on dit du misérable exode des Belges, de nos réfugiés flamands, picards, ardennais, lorrains? Mais que n'aurait-on pas à dire de l'exode polonais? 

   Imagine-t-on quatorze cents kilomètres parcourus pas après pas, dans un pays déjà dévasté, par des routes de poussière ou de fange, jalonnées de cadavres? Imagine-t-on les mères pendant des semaines traînant les lamentables petits, la lente agonie silencieuse des enfants, les impitoyables pluies sur cette foule à demi-vêtue, toute cette faiblesse humaine, déterrant des racines, ou se jetant sur l'eau croupie des fondrières? et, pour ceux de ces misérables qui pouvaient encore penser, l'affreuse torture d'un avenir sans issue? On les parquerait quelque part, là-bas, à la merci de la charité publique, ou de la philanthropie administrative, et ils traîneraient une existence morne, et ils n'auraient plus de patrie. Plus de maisons, plus de champs, plus de collines, plus un coin de ciel, qui serait leur maison, leur champ, leur colline, leur morceau de ciel; leur langue natale destinée à s'éteindre; leurs coutumes abrogées; leurs poètes rayés des mémoires; personne pour les aider; au-dessus d'eux, des fonctionnaires hostiles; autour d'eux, des misérables comme eux; au-dessous d'eux: plus rien; ils se sentent au fond de l'enlisement. Or, quelque chose essaie encore en eux de ne pas mourir. L'impérissable espoir brille quand même à travers les lentes larmes d'une douleur sans cesse accrue par les siècles. 
 

Ecoutons, nous, Français, l'appel qui nous parvient de tout là-bas, par dessus l'exécrable Allemagne. 
 
 

MONSIEUR ET CHER AMI,
 

    Voici près de deux ans que je n'ai pas a osé vous écrire, comprenant que, depuis que la guerre a éclaté, votre âme entière et votre pensée appartiennent uniquement à votre chère France, dont l'héroïsme glorieux fait notre joie et notre admiration, et à laquelle notre nation qui l'a toujours tant aimée, souhaite victoire et gloire.  
 

Mais maintenant, après des mois d'hésitation et de lutte morale, je viens --  

vers qui pourrais-je aller, ô mon Dieu! si pas vers vous, Son Ami? -- réclamer un coin de votre coeur pour ma patrie infiniment malheureuse. Ses malheurs extrêmes ne sont plus nationaux; c'est l'humanité entière qui souffle en nous. Les gazettes informent très mal. Sachez que la Belgique est peu éprouvée en comparaison de la Pologne; chez nous ç'a été, un déluge de catastrophes, une fin de monde, un jugement dernier, la mort de toute une génération d'enfants en cette effroyable Chemin de Croix vers l'Orient, une rafale d'épidémies, de folies, de peines capitales, et la famine et le froid pour tout un peuple demi-nu qu'on conduisait en Sibérie. Chacun de nous peut dire avec Mickiewicz: « Je m'appelle Million, car pour des Millions j'aime et je souffre le martyre: je regarde ma pauvre patrie, comme un fils regarderait son père broyé par la roue, je souffre les douleurs de toute ma nation, comme une mère souffre en ses entrailles les douleurs de son enfant. » 
 
 

En cette tempête, nous n'avons pas perdu courage. De Dieu nous attendons la Résurrection, la Liberté, la Vie Nouvelle.  
 

Et pour que vous vouliez, étant déjà pris par votre devoir patriotique, nous aider spirituellement à obtenir du Ciel cette vie nouvelle, je me propose de vous rappeler que la France a des dettes morales, si on peut le dire ainsi, envers la Pologne. Napoléon 1er, servi fidèlement par nos troupes, s'est montré ingrat. Le mot de Napoléon III: « Durez », lors de notre sanglante et désespérée insurrection en 1863, nous a conduits aux pires catastrophes. Je vous citerai Michelet, Quinet et l'oeuvre de Sorel, La France et l'Europe. Ces historiens avouent que deux fois le crucifiement de la Pologne sauva la France (en 1793 et en 1795).  
 

En 1830, c'est encore notre Révolution qui sauva la vôtre ainsi que la liberté de la Belgique. Les faits se passèrent ainsi: lorsque l'armée polonaise (nous avions encore notre armée, quoique le haut commandement ne nous appartînt plus)apprit que notre Souverain, régnant alors, s'était décidé à intervenir contre ces doux pays, au nom du droit, sacré à ses yeux, du légitimisme, et qu'en tête de son armée il décida d'envoyer les troupes polonaises, nos soldats s'insurgèrent. Il s'en suivit la révolution de 1830 qui fut un cataclysme national. Depuis nous n'avons plus eu d'armée.  
 

Pourquoi tous ces faits ont-ils été ainsi? Dans l'Invisible, il doit y avoir une cause secrète et mystérieuse qui a décidé ces circonstances. Le génie de la Pologne a-t-il accepté de son propre vouloir le martyre? Dans des inspirations sublimes nos poètes mystiques: Mickiewicz, Slowacki et Krasinski et aussi André Towianski et Hoene Wronski ont tous déclaré que la Pologne souffre en victime devant Dieu, pour les autres nations.  
 

Il y a une magnifique littérature sur le Messianisme polonais.  
 

On ne connaît pas notre histoire,Monsieur. Depuis cinquante ans l'Europe s'est efforcé de détruire le nom de ma patriesur les cartes géographiques; on a faussé notre histoire, on nous a calomniés, puis oubliés. Quels sont nos crimes? Mes ancêtres étaient des utopistes; ils voulaient construire un état appuyé uniquement sur la Charité et la Liberté. Sans aucun doute il y a eu des désordres et des excès très regrettables, mais infiniment moins que chez nos voisins. Quelle nation heureuse et libre aujourd'hui n'a pas eu des pages plus noires et plus tristes? Comparons le sort de la Pologne à celui de la Prusse qui vit sur une terre qui n'est pas allemande et porte un nom qui ne lui appartient pas. 
 

( Censuré)
 

La République Polonaise n'a jamais persécuté aucune religion, ni aucun peuple. Elle accepta les Juifs persécutés partout. Il n'y a pas eu d'Inquisition chez nous, chacun était libre de sa conscience religieuse. La Lithuanie s'unit à la Pologne librement, sans la moindre persécution, et en reçut toutes les libertés. La République Polonaise était le bouclierde l'Europe contre l'avalanche des Turcs et des Tartares. Elle a donné à la science le grand Kopernik. Deux fois elle sauva la civilisation de l'Europe et la liberté des peuples: une fois sur les champs de Grunwald en 1410, lorsque après deux siècles de luttes inouïes contre l'Ordre cruel et rapace des moines guerriers, les Chevaliers de la Croix, protoplastes des Prussiens actuels, elle terrassa cet Ordre.  
 

La Pologne était une République ayant à sa tête un Roi choisi librement par la Nation. Le Roi était considéré comme le père de la nation. Il n'y a jamais eu ni despote sur le trône, ni aucun régicide, malgré que nos rois ne s entouraient pas de gardes. A un étranger, qui s'en étonnait, Sigismond I répondit. Dans toute la République il n'y a pas un seul homme sur la poitrine duquel je ne puisse dormir en paix. Deux siècles et demi avant la Magna Charta anglaise nous en avions l'équivalent. La République Polonaise a été assassinée juste au moment où après  
une époque malheureuse elle se réorganisa et donna la constitution du 3 Mai 1791, magnifique synthèse de l'âme nationale. Le premier partage eut lieu en 1772. Frédéric Il fut l'initiateur de ce crime. Les débris des Chevaliers de la Croix (qui en 1525, sous la conduite du dernier Grand Maître, Albert de Hohenzollern, acceptèrent tous le luthéranisme et se marièrent, avaient su si bien s'organiser sur la terre des Prussiens, nation païenne, de même race que les Lithuaniens, qu'ils les détruisirent complètement, puis prirent leur nom; le Brandebourg, c'est notre slave Brandebor; jusqu'à la Haute Bavière, la Saxe, la Turinge, jusqu'à Hambourg, toutes ces terres ont été slaves dans les temps préhistoriques; les Teutons massacrèrent des tribus entières douces et pacifiques, occupées uniquement d'agriculture, - Voyez ce qu'il donnent de mal aujourd'hui à l'Europe entière.  
 

La guerre actuelle se prépare du reste de longue date: du jour où se consommale premier partage de ma patrie, où Frédéric II, appelé par les Allemands Le Grand ricana: « l'Hostie est divisée en trois parties; pour la première fois le protestant, le catholique et l'orthodoxe communient ensemble. » - Toute la puissance, toute la richesse actuelle de la Prusse, ancienne vassale de la République Polonaise lui vient du vol et du meurtre de ma patrie. Ces deux peuples sont l'antithèse l'un de l'autre; même nos symboles sont contraires: leur aigle est noir, nous avons un aigle blanc.  
 
Sous Grunwald le sort de l'Europe se décida, car si les Teutons eussent été vainqueurs, ils auraient étouffé tous les peuples. - Ensuite l'héroïsme du roi Jean Sobieski arracha Vienne et l'Autriche des mains des Turcs, qui en étaient déjà les maîtres, ce qui sauva l'Europe et la chrétienté. -- Et pourtant, de tous les états européens, seule la Turquie n'a pas voulu souscrire le contrat du partage de la République Polonaise. - Marie Thérèse y souscrivit en pleurant.  
 
  Nos historiens modernes ont beaucoup critiqué ce geste de Sobieski. Ils trouvent que c'était un idéalisme exagéré de sacrifier inutilement pour son pays et uniquement pour sauver la chrétienté, la vie précieuse de tant de chevaliers, ce qui affaiblit considérablement la nation; ils disent que la Turquie pouvait être un meilleur voisin pour nous que l'Autriche, dont le génie national se personnifia en Metternich, comme celui de la Prusse en Bismarck - nos deux grands ennemis.  
 
En tout cas, Sobieski introduisit dans la politique de l'Europe le premier germe de désintéressement et de charité chrétienne; le désintéressement a été d'ailleurs, et depuis les temps les plus reculés, le principe de notre politique: idéaliste, peu prévoyante et charitable; ce qui fit dire que les Polonais seraient idéals, s'ils ne l'étaient trop. -- Ce manque d'égoïsme, d'avidité dans les affaires matérielles caractérisa et notre histoire et nos moeurs jusqu'aux dernières années, où sous I'influence de plusieurs causes, l'âmenationale changea beaucoup; de cette générosité provient le préjugé indéracinable de toute ma nation contre tout commerce, tout trafic. D'où cette hospitalité, vrai culte national. Jusqu'aux temps derniers on pouvait parcourir toute la Pologne, sans un sou dans la poche; partout sous le toit du riche, sous la chaumière du pauvre, on était reçu, inconnu, le mieux du monde, car dit le vieux proverbe: « Quand l'hôte entre dans la maison c'est Dieu qu'on reçoit. » Le désintéressement est, je pense, le « ton»» mystique de notre âme nationale, sa couleur occulte.  
 
Quant à notre vice national c'est, hélas, le manque de persévérance.  
 
Monsieur et cher Ami, excusez charitablement cette lettre si longue et comprenez notre angoisse mortelle. Approche le jour où le sort de la Pologne se décidera irrévocablement; une pareille minute ne reviendra pas une seconde fois. Nous sommes sans défense contre la sentence de l'Europe; encore une fois, on fera de nous ce qu'on voudra - comprenez-vous l'abîme de désespoir qui est dans ces mots: on décidera sans nous, de nos droits les plus sacrés. Depuis plus de cent ans nous avons versé une mer de sang pour notre sainte cause, des centaines de mille de martyrs moururent pour la liberté de la Pologne, et pourtant son sort se décidera sans nous... Oh, j'espère en Dieu, que c'est notre dernière humiliation! Comme Dante nous pouvons dire que: « Vivants nous étions en enfer. » Et puisque ce grand jour approche, j'implore votre aide spirituelle -- par ma bouche indigne et misérable, c'est l'Âme torturée de mon peuple qui supplie qu'on lui porte secours. Veuillez intéresser vos Amis à notre sort. J'implore l'aide de votre guide spirituel, du Génie de la France. Suppliez notre Ami Bien-Aimé, Notre Jésus qu'II pardonne et qu'Il bénisse. Que Ses mains divines accordent la Résurrection - la Transfiguration - la Vie Nouvelle plus haute, plus belle, et une volonté et une persévérance invincibles à l'Âme de ma nation. Que le démembrement de la Pologne cesse, que ses terres déchirées se réunissent, qu'Elle soit Une et Libre. Que l'Esprit de la Concorde lui soit accordé et l'aide puissante d'un grand homme pour la conduire vers le bien.  
 
Connaissez-vous notre vieux chant national: -- « Avec la flamme des incendies -- avec la fumée du sang de nos frères -- vers Toi, Seigneur, s'élève notre voix ». L'espoir de ma nation, lors qu'enfin elle sera libre s'exprime en ces mots: « Alors Ton Archange à la tête de nos troupes nous conduira tous au Grand Combat » -- et sur le corps de Satan agonisant nous planterons ton étendard victorieux ». Je désire que nous luttions côte à côte dans ce grand combat mystique que l'intuition de mon peuple pressent.  
 
Je supplie Dieu de vous bénir, Vous, Votre travail, Vos amis et votre Patrie, Notre Soeur héroïque et bien aimée, et reste votre dévouée servante. 
 
 
 
 

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La grande leçon morale de la Guerre, c'est l'immortelle suprématie des « Impondérables ». Nous, -- je veux dire les peuples qui ont encore le droit de prendre place dans les rangs du genre humain - nous risquions d'être fascinés par l'éclat fallacieux d'un savoir uniquement pratique, d'une philosophie uniquement intellectuelle, d'une activité uniquement égoïste. Le sens profond du christianisme, avec lequel collabore l'élan intime des masses populaires, se perdait. Individus et Sociétés se détachaient de leurs racines vitales, de leurs traditions ethniques, politiques, ou religieuses. -- La Justice universelle, l'équilibre du monde voulut que, dans l'immense opération chirurgicale devenue nécessaire au salut collectif, certains peuples fussent plus particulièrement victimes. 

La France, la Belgique, la Pologne sont ces victimes, mais le martyre de la Pologne dépasse les autres martyres. Les villes, les villages, le bétail, les usines, les enfants, et les femmes et les vieillards par dizaines de milliers, les jeunes hommes, esclaves de la Prusse, de l'Autriche ou de la Russie par centaines de milliers: tout cela détruit, incendié, tué; et cette dernière dévastation surpassant toutes les précédentes, déjà si effroyables: voilà le sort actuel de la Pologne. 

L'Ange de la Douleur ne touche que les Forts. Où donc se cache la force de la Pologne? Dans les vertus aimables de ses enfants, dans le ressort de leur courage, dans ce goût du plaisir auquel on croit les reconnaître, dans tout ce brillant et cette grâce par quoi revit le charme des siècles aristocratiques? Non, tout cela ne résisterait pas aux secousses du Destin si une armature secrète ne maintenait le décor. La nation polonaise se nourrit plus qu'aucune autre d'idéalisme; le génie de la Pologne est un génie chrétien, et plus que chrétien: christique. Il a pris pour modèle le Grand Martyr; il s'est aussi étendu sur une croix; il est suspendu aussi, depuis des siècles, entre deux larrons: le Tartare et le Germain; et on ne sait pas encore lequel des deux voleurs se repentira. 
 

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On ignore beaucoup la Pologne. 

Au IXe siècle, les Polonais, seuls Slaves de race pure, occupaient les territoires de l'Europe, depuis la vallée de l'Elbe jusqu'à celle du Dnieper, et du golfe de Finlande jusqu'à la Crimée Occidentale. Ils furent assaillis et massacrés par les Normands adorateurs d'Odin. Les Ruthènes ne furent que les Polonais orientaux, d'abord réduits en servage par les pirates du Nord, lesquels reçurent de l'Église grecque leur religion, leurs saints, leur écriture et les rudiments de l'art. 

Les envahisseurs conquirent Novgorod, puis Kiew, parmi des assassinats et des trahisons; saint Wladimir fit tuer son frère, pour régner seul sur la Ruthénie; et à partir du Xe siècle, ces riches pays paisibles ne connaissent plus que l'incendie, le pillage et le meurtre. Au XIIIe siècle arrivent les Mongols; alors la Pologne commence son rôle de digue protectrice de l'Europe. La Ruthénie, devant le danger asiatique, se réunit à sa mère la Pologne; le pays du Volga, de race finnoise-normande, s'isola et devint plus tard le duché de Moscou, pour usurper à la fin du XIIe siècle le titre faux de Grand Duché de Russie; mais il ne put s'étendre au-delà du Dnieper que six siècles plus tard, au partage de la Pologne. 

C'est la « Grande Catherine » qui fonda la Russie comme puissance européenne. Cependant, ç'avaient été les Polonais qui arrêtèrent Gengis Khan, en 1224; les Moscovites s'étaient soumis aux Asiatiques; en 1241, autre bataille défensive; la Lithuanie se dresse contre les Chevaliers Teutoniques, puis contre les Mongols, puis, enfin, contre les Turcs. Pendant ce temps, les peuples occidentaux utilisaient les possibilités d'une organisation sociale et d'un développement de civilisation. 

L'immense République Polonaise se constitua définitivement aux diètes de 1413, puis de 1659; l'année de la Saint-Barthélémy, elle proclamait la liberté de conscience et  l'égalité des races; elle accueillait les Juifs; elle continuait de répandre son sang pour protéger l'Autriche contre les Turcs. Et la récompense, - la conséquence naturelle, raisonnable, monstrueuse, de toutes ces générosités, ce fut le martyre d'un peuple entier, perpétré pendant les siècles les plus brillants de la civilisation européenne. 

Les Chevaliers Teutoniques jusqu'en 1525 et les électeurs de Brandebourg, Frédéric Guillaume en particulier, préparent le triple crime de Frédéric II, dit le Grand, de la « Grande » Catherine, et de la « Noble » Marie-Thérèse . 

L'Europe entière s'est rendue complice de ce crime, en admettant le partage de la Pologne. L'insurrection polonaise de 1831 s'est légitimée par les violences inouïes des tzars; et les mémoires sont remplies encore de toutes les innombrables tyrannies que l'Allemagne et la Russie ont commises depuis quatre-vingts ans, sous les formes odieusement hypocrites de la légalité.