XI

ANDRÉAS A STELLA

Je t'ai fait attendre bien longtemps la suite de ma visite. à la ville perdue; c'est que j'ai trouvé ici de quoi exercer ma curiosité : des livres, des appareils et des expériences ; je me suis lancé là dedans, il faut bien te l'avouer avec quelque honte, en espérant endormir ma douleur et t'oublier un peu; j'y ai presque réussi ; la science est une maîtresse jalouse et qui ne souffre même pas une pensée vagabonde, chez ses amants. Aussi, pour le moment, elle est parcimonieuse et ne me comble pas de ses faveurs.

Mais je veux reprendre mon histoire; je t'avais promis la description d'une machine fantastique : tu vas juger toi-même si mon étonnement fut justifié.

A travers cette foule d'appareils et d'instruments de travail, Sankhyananda s'arrêta devant une sorte de caisse cubique faite d'une substance jaune comme l'or et transparente comme du verre. «Ceci, me dit-il, est un Doùracàpalam, ce que vous pourriez appeler dans votre langue une télémobile. Nous nous servons de cela pour voyager dans les planètes de notre univers matériel. » J'ouvris des yeux fort ronds, mais mon interlocuteur continua : « C'est toujours une appliccation de la théorie des tattwas, dont vos philosophes monistes ont redécouvert une partie avec la quatrième dimension. Voici quelle est la suite de raisonnements qui nous a conduits à cette application. »

Ici mon interlocuteur me donna tout au long la théorie connue du système rationaliste hindou sur les éléments constituants de l'Univers ; théorie longue et ennuyeuse que je ne transcris pas, vu qu'elle n'est point absolument nécessaire à la compréhension du système.

« Tous les objets externes sont perçus par l'un des cinq sens, et comme chacun de ces sens ne vibre synchroniquement qu'avec une des formes de la substance universelle, les objets de perception externes peuvent se classer selon les cinq éléments que nous âppelons Tattouas et dont je vous ai expliqué la nature et les propriétés. Celle de l'Ether est d'être perçu par le sens de l'ouïe; celles de l'air, du feu, de l'eau et de la terre sont d'être respectivement perçus par le toucher, la vue, le goût et l'odorat. Ainsi ces manifestations mentales objectives causées par ces sensations variées possèdent les mêmes qualités spécifiques que les objets externes qui les provoquent. Elles ont en outre certaines qualités génériques. Par exemple, le son possède une forme. Les notes, les tons divers sont aussi fixes sur leur plan que les substances solides sur le plan terrestre; techniquement, le minima sonifère est une masse aussi cohésive que le bloc atomique de la matière visible; chaque forme acoustique possède dans le mental une existence immuable.

« Le son nous apparaît donc, comme nous le concevons, pourvu d'un certain moelleux. Ce moelleux, que nous appelons Sneha, est la qualité qui donne aux molécules d'une substance le pouvoir de glisser facilement les unes sur les autres ; et en effet, chacun sait que les sons coulent plus ou moins, sont plus ou moins fluides.

« De plus, le son possède une température propre ; l'impression mentale acoustique devient souvent une déterminante de calorique : les effets échauffants ou réfrigérants de la musique sont bien connus.

« Enfin, le son possède une force d'impulsion ou de locomotion (pranâmitva); il détermine des mouvements, et le mental qui entend une musique guerrière ou dansante connaît vite cette faculté.

« Ainsi l'éther, notre Akashà, possède une qualité spécifique, le son, et des qualités génériques : la forme, la fluidité, le calorique, le mouvement.

« Or, il y a des classes de sons qui renferment les uns des formes plus parfaites, qui dégagent les autres plus de chaleur, qui enfin détiennent des quantités de mouvement considérables ; nous connaissons ces classes ; nous savons émettre ces sons; nous savons même les renforcer en augmentant la rigidité de la table d'harmonie qui les apporte à la conscience, je veux dire en portant à un haut degré la tension du mental. Ainsi voilà un point acquis; nous possédons un mantram qui, prononcé dans de certaines conditions d'électricité nerveuse, est capable de mettre en marche une certaine quantité de matière, c'est-à-dire de la soustraire à l'action de la pesanteur terrestre.

« Passons à un autre point obscur.

« La conception de l'espace est une des plus diffciles à s'imaginer. Vous autres Européens ne concevez que l'espace physique, matériel ; c'est celui-là que vous appelez l'espace réel; pour nous, il est simplement l'illusoire, tandis que le véritable est celui que quelques-uns de vos philosophes commencent à découvrir. L'espace physique ne peut pas être infini ; c'est une vérité à la fois de tradition et de raisonnement, que j'espère pouvoir vous faire sentir, en outre, par expérience. Supposer l'espace physique infini serait supposer un nombre infini (sa mesure) réalisé, ce qui ne s'admet point.

« Si cet espace est fini, il a une forme, et cette forme est sphérique, car il n'y a pas de raison pour qu'il S'étende dans un sens plutôt que dans un autre. Quelle est la fonction de l'espace? C'est d'être le lieu de toutes les créatures; par conséquent, l'espace est le passif tandis que le principe des créatures, Dieu si vous voulez, est l'actif. Et ici, vous reconnaissez un des sens symboliques des mythes de toutes les religions : Brahma et Maya, le Verbe et la Vierge, Purusha et Prakriti .

« Dans cet espace immens quoique fini, dont nous connaissons, par des moyens spéciaux d'investigation, les réelles dimensions, baignent tous les êtres, formés de toutes les matières dont la science ne connaît qu'une partie. Or, ces êtres, qui sont chacun comme un genre de matière, naissent, vivent et meurent tous, puisque, par définition, ce sont des créatures. Ces deux points posés, revenons à notre télémobile, et cherchons de quelles qualités une telle machine doit jouir pour pouvoir se transporter et subsister dans tous les points de l'espace.

« Ces qualités sont au nombre de deux : l'inaltérabilité de ses matériaux et l'énergie d'une force indépendante de toutes les forces cosmiques, c'est-à-dire supérieure à elles. Il est entendu que nous restons toujours dans le plan de l'Univers visible, le seul qui existe pour vos compatriotes.

« Ces conditions semblent, à première vue, impossibles à remplir. Voici cependant comment on a pu résoudre ces difficultés. Il est possible aux chimistes de nos temples, que vous appellerez alchimistes si vous voulez, de produire des matériaux inattaquables par les agents physiques de notre planète : atmosphère, eau, chaleur, lumière, électricité, magnétisme, forces éthérées, etc., etc. ; mais pour fabriquer des matériaux inattaquables aux agents destructeurs d'une autre planète, il faudrait qu'ils connussent ces agents, ce qui reviendrait à connaître la planète que justement l'on cherche à explorer : cercle vicieux duquel nous allons sortir comme suit :

« Nos observations des astres, non seulement de leur mécanique mais aussi de leur biologie, ce que vous appelez l'astronomie et l'astrologie, observations conservées depuis une vingtaine de milliers d'années, nous ont permis de dresser pour chaque planète une table de probabilités de sa constitution physique et des qualités de la Vie universelle dont elle est le support. Chacun des observatoires brahmaniques établit toutes les nuits une série de comptes-rendus, qui sont ensuite centralisés, comparés et classés ; de sorte que les chances d'erreurs de nos probabilités sont réduites à une fraction très petite. Une machine donc, qui porterait un observateur dans l'espace, à la plus grande distance possible de la terre, et dans la direction de la planète la plus voisine, pourrait servir à vérifier la justesse de nos observations astronomiques et, munis de ces renseignements certains, nos chimistes pourront construire une seconde machine capable de demeurer alternativement et sur la terre et sur la lune.

« L'antique et vénérable Magie qui, tous les siècles, veut bien rnanifester sa présence dans votre Europe, pour recueillir les suffrages de quelques esprits d'élite en même temps que les calomnies de la foule, et ses enthousiasmes vils, plus humiliants que les calomnies, n'est pas une science de métaphysique et de songe creux; c'est une science exacte et positive les magiciens réels ne sont pas des exaltés, mais des ingénieurs et des mécaniciens. Les naïfs qui s'hypnotisent devant des pentacles et des yantratns ne savent pas que ces dessins sont les schémas d'une cinématique spéciale et dont les domaines sont ces mysterieux espaces à quatre, cinq, six et sept dimensions, dont l'idée même semble une pure folie à vos philosophes. Il y a cependant des cerveaux qui sont actifs dans ces espaces, qui y vivent, y travaillent, y fabriquent des machines, des œuvres d'art : les pentacles sont les lignes de forces de ces machines, la charpente de ces statues invisibles mais actives, de ces symphonies inaudibles, mais fécondatrices pour les cœurs nobles et les âmes vraiment humaines.

« Que vous considériez, avec Descartes, toute matière comme étendue et toute étendue comme matière, c'est-à-dire l'espace plein, absolu; - ou bien la rnatière cornme étendue et impénétrable, avec des vides interposés, - ou que vous admettiez le système célèbre de l'harmonie préétablie ou enfin sa modification qui doue les monades d'activités externes et leur donne des forces attractives et répulsives, - aucune de ces quatre opinions ne vous empéchera de vous rallier à la nôtre. Et plus vous avancerez dans la connaissance, plus vous verrez que les doctrines traditionnelles suffisent, par leur seule présence, à vider les différends qui s'élèvent dans le champ clos de l'exotérisme philosophique.

« Oui, l'étendue est substantielle; oui, les forces simples qui la fécondent existent réellement.

« S'emparer de l'une et des autres, tel est le double problème que la télémotive semble résoudre.

« Nous avons déjà découvert une de ces forces dans la propriété dynamique de l'éther acoustique évertué sous certaines conditions. Il faut trouver le point d'appui de cette force, un centre matériel. où on puisse l'emmagasiner, enfin des appareils pour la diriger.

«Si l'on considère les éléments simples de la matière, les atomes d'éther, par définition, ces éléments simples ne peuvent avoir d'action les uns sur les autres puisqu'ils ne se touchent pas, car s'ils se touchaient, ils le feraient par toute leur surface. Il faut donc imaginer un fluide plus subtil dans lequel nagent les atomes d'éther comme les poissons dans l'eau ; ce fluide serait formé d'atomes infiniment plus petits que les atomes d'éther; ces atomes, animés de vitesses vertigineuses, choquent sans cesse les atomes d'éther et leur servent d'intermédiaire pour la propagation des mouvements vibratoires. Ici, l'hypothèse scientifique, appuyée sur le calcul différentiel, est vérifiée par de nombreuses expériences faites au moyen d'appareils d'optique, bien plus puissants que vos télescopes et vos microscopes, et dont ce que la superstition populaire appelle les miroirs magiques sont une ébauche rudimentaire et lointaine.

« On a fait la remarque que l'homme reproduisait dans ses machines et ses ustensiles les modèles à lui fournis par la Nature. Continuons notre étude de la matière, et vovons comment elle va s'organiser; peut-être trouverons-nous, tapie entre deux petits atomes, l'idée qui nous manque pour réaliser notre machine.

« Nos savants ont calculé les volumes atomiques de vos soi-disant corps simples, et malgré toute l'incertitude de ces calculs, puisque personne ne connaît le volume réel d'un atome, on peut remarquer que les volumes atomiques des corps d'une même famille sont en rapports simples : je me dispense de vous citer M. Dumas et M. Würtz pour vous prouver cela. Si donc un heureux hasard met entre les mains du chimiste un agent capable de modifier les positions des atomes chimiques dans un corps, on conçoit la possibilité de transmuer du chlore en iode, ou le carbone en rubidium.

« Le fluide subtil dont je viens de vous indiquer la probabilité d'existence est connu expérimentalement de nos sages, depuis des siècles, c'est le Vyoma-Pantchaka Akasha, dont vous trouverez la quintuple nature décrite dans le Mandala Brahmana. L'une de ces natures, la quatrième, le Sourya Akasha, est spécialement qualifiée pour l'accumulation et l'emmagasinage; l'étude de ses propriétés nous a permis de choisir l'accumulateur matériel dont chacune des molécules peut servir de support à une énorme quantité de ces molécules spiritueuses, qui appartiennent à la. quatrième dimension. Cet accumulateur est une sorte de livre en cristal : vous savez que le cristal est un produit sublimé et parfait de ce que vos hermétistes appellent le vieux Saturne ; les lamelles sont découpées suivant une forme qui rappelle celle des surfaces catacaustiques. Quand il s'agit de le charger, un de nos Sannyâsis s'entraîne à l'avance, et, parvenu à l'état de tension nécessaire, il répète sur l'appareil le Mantram secret, dix mille, cent mille fois s'il le faut, jusqu'à ce que, des profondeurs des cryptes où l'appareil est descendu pour cette opération, on entende, à la surface du sol, la vibration stridente des lamelles de cristal.

« Il a fallu trouver un cadre où placer l'explorateur de façon à le prémunir contre les attaques du milieu: changements de température, décharges électriques, incursions d'êtres inconnus, etc. Voici comment nous avons établi les termes du problème.

« Reprenons ici les théories de la pangéométrie, ou géométrie hyperbolique que des savants allemands et russes ont inventée ces dernières années. Que l'on s'en tienne au système d'Euclide ou à celui de Bolyai, la géométrie de la sphère est identique ; voici quels sont les résultats théoriques qu'il nous faut noter: c'est que, dans la nouvelle géométrie, la circonférence tend non plus vers la ligne droite à mesure que son rayon grandit, mais vers une courbe limite distincte de la droite tout en lui restant tangente; c'est l'horicycle. Cette courbe parallèle à une droite engendre des surfaces et des volumes qui se développent naturellement à l'intérieur des surfaces et des volumes euclidiens. Ce sont ces volumes engendrés par l'horicycle que nous sommes parvenus à réaliser à l'intérieur d'un corps miatériel à trois dimensions.

« Ce corps, nous l'avons choisi formé d'une matière inattaquable à tous les agents physiques connus; c'est un métal précieux dont un battage spécial et des procédés de coction très lente ont profondément modifié la constitution moléculaire. Ce coffre jaune et translucide que vous voyez devant vous a été dans le temps de l'or. Comme tel il ne pouvait condenser quel'éther lumineux, une des formes de notre Agni védique. Les préparations que nous lui avons fait subir l'ont rendu apte à se laisser pénétrer par ce Surya Akaça dont je vous ai parlé déjà tout à l'heure.

« Ne le touchez pas, me dit le Brahme, à un geste que je fis, vous vous en trouveriez fort incommodé. L'expérimentateur qui veut se servir de cet appareil doit, au préalable, avoir fait subir à son organisme physique un entraînernent tel qu'il puisse résister sans danger à des décharges électriques qui foudroieraient un homme ordinaire. C'est simplement une Yoga particulière à réaliser. Nous n'avons pas actuellement de sujet entraîné dans le temple et, d'ailleurs, l'électricité atmosphérique est en cette saison peu favorable à cette expérience; mais si, l'année prochaine, vous êtes encore parmi nous, vous pourrez voir et juger. »

Mais assez de science cornme cela ; je te conterai le reste une autre fois, ma Joconde, et parlons maintenant un peu de toi, qui restes, tu le sais bien, mon plus cher souci.

Tu te plains de perdre ta fortune; c'est là un événement tout naturel et tout prévu ; notre âme ne peut pas posséder tout l'univers quoi qu'en disent les métaphysiciens ; quand elle croit le faire, ce n'est qu'une nuageuse rêverie; posséder les trésors, ce n'est pas imaginer ce qu'on ferait avec d'hypothétiques tonnes d'or renfermées dans des caveaux en Espagne, si j'ose dire; c'est pouvoir prendre cet or avec ses mains et le jeter où il nous plaît. Mais l'or est une chose et la lumière intérieure en est une autre; et malheureusement elles n'ont entre elles aucune affinité.

L'or est la mesure, le boisseau avec lequel on peut acheter des idées, des terres, des matières précieuses, des jouissances; c'est en un mot le signe de la propriété ; la lumière, par contre, de qui l'essence est l'universalité, se refuse à ceux qui se séparent du monde en devenant des propriétaires. Voilà pourquoi les vieux rêveurs mystiques ont appelé l'or une forme infernale et l'ont mis sous le gouvernement d'un des premiers capitaines de Satanas, de Mammon.

Nous sommes si enfants que, quand il nous a été donné d'attraper le papillon après lequel nous avons couru quelques mois, nous nous figurons les maîtres du papillon ; c'est le petit insecte qui cependant nous a mis hors d'haleine et qui nous échappe - par la mort - dès que nous le tenons. Nous avons mis de belles phrases autour de ces jeux de gamins; nous appelons ça l'amour, l'ambition, le désir de la gloire ; quelquefois même nous élevons ces hyperboles à la hauteur d'un mensonge au clinquant duquel nous nous prenons les premiers. C'est ainsi qu'il y a des hommes célèbres, des héros « morts pour la patrie » ; d'autres « qui ont créé une race », lesquels n'ont jamais connu d'autre sentiment que l'orgueil de la possession et le désir de la jouissance.

Cependant, il est bien vrai que l'homme est le roi de la nature ; mais il est ce roi par son âme, par son principe essentiel et divin, non point par les petits instruments de travail que l'on nous prête et que nous appelons intelligence, talent, adresse, génie, etc. Il prend ces instruments pour son moi et, regardant la Nature - son patrimoine -il se dit: Comment vais-je faire pour qu'elle ne m'échappe pas ? Mais la Nature sait d'où viennent ce cerveau, ces muscles, cette ingéniosité ; elle se rappelle les avoir prêtés à l'âme de l'homme afin que celle-ci puisse utiliser les forces de celle-là; mais voilà que ses enfants sont lancés contre leur mère pour la réduire en esclavage; la mère se défend, sans corriger trop fort les gamins; et voilà que l'homme qui se casse les ongles contre les obstacles crie, pleure, hurle, prend le ciel à témoin, tandis que c'est lui-même l'artisan de ses propres déconvenues. Ah ! que nous serions ridicules si nous n'étions d'abord dignes de pitié.

Voilà pourquoi les possesseurs - d'argent, d'honneur ou d'hommes - sont en réalité de malheureux esclaves; celui-là qui renonce à toutes choses les tient à sa disposition, ou plutôt la nature lui présente, comme à son authentique suzerain, les clefs de ses palais secrets.
Or, quand la vraie lumière descend dans l'âme, elle en corrige doucement l'attitude, et, lui faisant jeter un regard sur soi-même, lui montre sa position réelle en face du vaste monde. L'erreur antique tombe alors des yeux, et nous commencons à comprendre ce que je viens de t'expliquer trop confusément à mon gré. Chaque parcelle de cet or, qui te quitte, c'est une de tes vieilles chaînes qui se rompt; une passion, c'est-à-dire une passivité, s'en va, que ton âme remplace par une énergie spirituelle qui s'en prend à l'essentielle vigueur des êtres dont tu n'avais jusqu'alors possédé que l'enveloppe mortelle.

Un peu de courage donc, chère amie; encore un peu de courage, car nombreuses sont les chaînes que nous nous sommes forgées; et nombreux les prétextes que trouve notre paresse pour nous les faire porter un peu plus de temps.