XI 

CORRESPONDANCE DES MAINS, DES BRAS ET DES PIEDS

AVEC LE TRES-GRAND HOMME

4931. Il a déjà été montré que le Ciel tout entier présente la ressemblance d'un Homme avec chacun de ses Organes, de ses Membres et de ses Viscères ; et cela parce que le Ciel présente la ressemblance du Seigneur, car le Seigneur est tout dans toutes les choses du Ciel, au point que le Ciel dans le sens propre est le Divin Bien et le Divin Vrai qui procèdent du Seigneur ; de là vient que le Ciel a été distingué, par manière de dire, en autant de provinces qu'il y a de Viscères, d'Organes et de Membres dans l'homme, avec lesquelles aussi il y a correspondance ; s'il n'y avait pas une telle Correspondance de l'homme avec le ciel, et par le ciel avec le Seigneur, l'homme ne subsisterait pas même un seul moment ; toutes ces choses sont tenues en connexion par l'influx. Mais toutes ces Provinces se rapportent à deux Royaumes, à savoir au Royaume céleste et au Royaume spirituel ; le premier Royaume, à savoir le Royaume céleste, est le Royaume du cœur dans le Très-Grand Homme et le second, à savoir le Royaume spirituel, y est le Royaume du poumon c'est de même que chez l'Homme ; dans toutes et dans chacune des parties de son corps règne le Cœur et règne le Poumon : ces deux Royaumes sont admirablement conjoints ; cette conjonction est représentée aussi dans la conjonction du cœur et du poumon chez l'homme et dans la conjonction des opérations de l'un et de l'autre dans chacun des membres et des viscères. Quand l'homme est embryon, ou quand il est encore dans l'utérus, il est dans le Royaume du cœur ; mais quand il est sorti de l'utérus, il vient en même temps dans le Royaume du Poumon ; et si l'homme se laisse conduire par les vrais de la foi dans le bien de l'amour, alors du Royaume du poumon il retourne dans le Royaume du cœur dans le très-Grand Homme, car il vient ainsi de nouveau dans un utérus et il renait ; et alors aussi chez lui sont conjoints ces deux Royaumes, mais dans un ordre inverse ; car précédemment, le Royaume du cœur chez lui était sous l'empire des poumons, c'est-à-dire que précédemment, le vrai de la foi chez lui dominait, mais dans la suite le bien de la charité domine : que le Cœur corresponde au bien de l'amour, et le Poumon au vrai de la foi, on le voit, n° 3635, 3883 à 3896.

4932. Ceux qui, dans le Très-Grand Homme, correspondent aux Mains et aux Bras, et aussi aux Epaules, sont ceux qui sont dans la Puissance par le vrai de la foi d'après le bien ; en effet, ceux qui sont dans le vrai de la foi d'après le bien sont dans la puissance du Seigneur, car ils Lui attribuent toute la puissance, et ne s'en attribuent aucune ; et plus ils reconnaissent, non de bouche, mais de cœur, qu'ils n'ont aucune puissance, plus ils sont dans une grande puissance ; les Anges par cela même sont appelés puissances et Pouvoirs.

4933. Si les Mains, les Bras, les Epaules correspondent à la Puissance dans le Très-Grand Homme, c'est parce que les forces et les puissances du corps tout entier et de tous ses Viscères se réfèrent à ces membres, car le corps exerce ses forces et ses puissances par les bras et par les mains ; c'est de là aussi que, dans la Parole, par les mains, les bras et les épaules sont signifiées les puissances ; qu'elles le soient par les Mains, on le voit, n° 878, 3387 ; qu'elles le soient par les bras, cela est évident par un grand nombre de passages, ainsi par ceux-ci : Jéhovah ! sois leur Bras chaque matin. - Esaïe, XXXIII. 2. -
´ Le Seigneur Jéhovah en fort vient, et Son Bras dominera pour Lui. - Es. XL. 10. - Il ne fait cela par le Bras de sa force. - Es. XLIV. 12. - Mes Bras, les peuples ils jugeront. - Es. LI. 5. - Revêts-toi de force, Bras de Jéhovah. - Es. LI. 9. - J'ai regardé de tous côtés, et personne pour m'aider ; c'est pourquoi mon Bras m'a procuré le salut. - Es . LXIII. 5 - Maudit (il est) celui qui se confie en l'homme, et fait de la chair son Bras. - Jérém. XVII. 5. - J'ai fait la terre, l'homme et la bête par ma force grande, et par mon Bras étendu. -Jérém. XXVII. 5. XXXII. 17. - Retranchée a été la corne de Moab, et son Bras a été brisé. - Jérém. XLVIII. 25. - je brise les Bras du roi d'Egypte ; au contraire, je fortifierai les Bras du roi de Babel. - Ezéch. XXX. 22, 24, 25. - Jéhovah ! Brise le Bras de l'impie. - Ps. X. 15. - Selon la grandeur de ton Bras, fais les fils de la mort demeurer en restes. - Ps. LXXIX. 11. - Tirés de l'Egypte par main forte et par bras étendu. Deutér. VII. 19. XI. 2, 3. XXVI. 8. Jérém. XXXII. 2 1. Ps. CXXXVI. 12. - D'après ces passages, on peut voir aussi que par la Droite, dans la Parole, il est signifié une Puissance supérieure, et par être assis à la droite de Jéhovah la ToutePuissance, - Matth. XXVI. 63, 64. Luc, XXII. 69. Marc, XIV. 61, 62. XVI. 19.
 

4934. Il m'est apparu un Bras nu, ployé en avant, qui avait avec lui une si grande force, et imprimait en même temps une si grande terreur, que j'en fus non seulement saisi d'horreur, mais qu'il me semblait que j'aurais pu être réduit en poussière, même quant aux intimes ; rien ne pouvait lui résister ; ce Bras m'a apparu deux fois ; et par là, il m'a été donné de savoir que les Bras signifient la force, et la Main la puissance ; on sentait aussi quelque chose de chaud qui s'exhalait de ce Bras.

4935. Ce Bras nu se fait voir dans diverses positions, et selon la position dont il a été parlé, il dégage une terreur incroyable, car il semble qu'il peut broyer en un moment les os et les moelles : ceux qui dans la vie du corps n'ont point été timides sont néanmoins, dans l'autre vie, jetés dans la plus grande terreur par ce bras.

4936. Il m'est quelquefois apparu des esprits qui avaient des b‚tons, et il m'a été dit qu'ils étaient magiciens ; ils sont par-devant à droite par un long chemin profondément dans des cavernes ; ceux qui ont été des magiciens plus pernicieux sont renfermés plus profondément ; ils se voient eux-mêmes avec des b‚tons ; ils forment aussi par des fantaisies plusieurs espèces de b‚tons, et croient que par eux ils peuvent faire des miracles, car ils s'imaginent que la force est dans les b‚tons, et cela vient aussi de ce que c'est sur des b‚tons que s'appuient la main et le bras, qui sont par correspondance la force et la puissance. Par là j'ai" vu clairement pourquoi dans l'Antiquité, on donnait les b‚tons pour attributs aux Magiciens ; en effet, les Anciens Gentils tenaient cela de l'Ancienne Eglise Représentative, dans laquelle les b‚tons, de même que la main, signifiaient la puissance ; voir n' 4876 : et, parce qu'ils signifiaient la puissance, il avait été ordonné à Moïse, quand des miracles s'opéraient, d'étendre le b‚ton, ou la main - Exod. IV. 17, 20. VIII. 1 à 11, 12 à 16. IX. 23. X. 3 à 2 1. XIV. 21, 26, 27. XVII. 5, 6, 11, 12. Nomb. XX. 7 à 10.

4937. Quelquefois aussi, les esprits infernaux présentent par fantaisie une Epaule, par laquelle ils font que les forces sont répercutées, et même elles ne peuvent passer outre, mais cela seulement pour ceux qui sont dans une telle fantaisie ; en effet, ils savent que l'Epaule correspond à toute puissance dans le monde spirituel ; par l'Epaule aussi dans la Parole il est signifié toute puissance, comme on le voit dans ces passages : Tu as brisé le joug de son fardeau, et le b‚ton de son Epaule. - Esaïe, IX. 3 - Du côté et de l'Epaule vous poussez, et de vos cornes vous frappez. - Ezéch. XXXIV. 21 - Tu leur fendras toute l'Epaule. - Ezéch. XXIX. 6, 7 - Afin qu'ils servent Jéhovah d'une même Epaule. - Stéphan. 111. 9 - Un enfant nous est né, et sera la principauté sur son Epaule. - Esaïe, IX. 5 - je mettrai la clef de la maison de David sur son Epaule. - Esaïe, XXII. 22.

4938. Ceux qui, dans le Très-Grand Homme, correspondent aux Pieds, aux Plantes des pieds et aux Talons, sont ceux qui sont Naturels ; c'est pourquoi, dans la Parole, par les Pieds sont signifiés les Naturels, n° 2162, 3147, 3761, 3986, 4280 ; par les Plantes des pieds, les Naturels inférieurs ; et par les Talons, les Naturels infimes : en effet, dans le Très-Grand Homme, les Célestes constituent la Tête, les Spirituels le Corps, et les Naturels les Pieds ; c'est même dans cet ordre qu'ils se suivent ; les célestes aussi, qui sont les suprêmes, sont terminés par les spirituels, qui sont les moyens ; et les spirituels sont terminés dans les naturels, qui sont les derniers.

4939. Une fois, tandis que j'étais élevé dans le ciel, il me sembla que j'y étais par la tête, et que par le corps j'étais au-dessous, et par les pieds encore plus bas ; et par là, je perçus comment les supérieurs et les inférieurs chez l'homme correspondent à ceux qui sont dans le Très-Grand Homme, et comment l'un influe dans l'autre, à savoir que le céleste, qui est le bien de l'amour et le premier de l'ordre, influe dans le spirituel, qui est le vrai procédant de là et le second de l'ordre, et enfin dans le naturel, qui est le troisième de l'ordre ; de là il est évident que les naturels sont comme des Pieds, sur lesquels s'appuient les supérieurs : c'est aussi dans la nature que sont terminées les choses qui appartiennent au monde spirituel, et celles qui appartiennent au ciel ; de là vient que la nature tout entière est le théâtre représentatif du Royaume du Seigneur, et que chaque chose de la nature y représente, ni2758, 3483 ; et que la nature subsiste d'après l'influx selon cet ordre, et que sans cet influx elle ne pourrait pas même subsister un moment.

4940. Une autre fois, tandis qu'environné d'une colonne Angélique, j'étais descendu dans les lieux des inférieurs, il me fut donné de percevoir au sens que ceux qui étaient dans la terre des inférieurs correspondaient aux Pieds et aux Plantes des pieds ; ces lieux aussi sont sous les pieds et sous les plantes ; là aussi, j'ai conversé avec eux ; ce sont ceux qui ont été dans le plaisir naturel, et non dans le plaisir spirituel. Au sujet de la Terre inférieure, voir n° 4728.

4941. Dans ces lieux sont aussi ceux qui ont attribué tout à la nature, et peu de chose au Divin ; je m'y suis entretenu avec eux, et quand la conversation était sur la Divine Providence, ils attribuaient tout à la nature; mais néanmoins, quand ceux d'entre eux qui ont mené une bonne vie morale ont été retenus là pendant un certain temps, ils dépouillent successivement ces principes, et revêtent les principes du vrai.

4942. Tandis que j'étais là, j'entendis aussi dans une chambre, comme si de l'autre côté de la muraille il y avait des personnes dans l'intention de s'y introduire avec violence, ce qui épouvanta ceux qui s'y trouvaient, croyant que c'étaient des voleurs ; et il me fut dit que ceux qui étaient là sont tenus dans une telle crainte, afin qu'ils soient détournés des maux, parce que la crainte pour quelques-uns est un moyen d'amendement.

4943. Dans la terre inférieure, sous les pieds et sous les plantes des pieds, sont aussi ceux qui ont placé du mérite dans les bonnes actions et dans les bonnes œuvres ; plusieurs d'entre eux s'imaginent fendre du bois ; le lieu où ils sont est plus froid, et il leur semble obtenir de la chaleur par leur travail ; je me suis aussi entretenu avec eux, et il m'a été donné de leur demander s'ils voulaient sortir de ce heu ; ils me répondaient qu'ils ne l'avaient pas encore mérité par leur travail ; cependant, quand cet état est achevé, ils en sont retirés. Ceux-là aussi sont naturels, parce que vouloir mériter le salut n'est pas spirituel ; et, en
outre, ils se préfèrent aux autres, quelques-uns même d'entre eux méprisent les autres ; ceux-là, s'ils ne reçoivent pas dans l'autre vie plus de joie que les autres, sont indignés contre le Seigneur ; c'est pourquoi, quand ils fendent du bois, il apparaît parfois comme quelque chose du Seigneur sous le bois, et cela provient de l'indignation : mais comme ils ont mené une vie pieuse, et ont agi ainsi d'après une ignorance, dans laquelle il y avait quelque chose de l'innocence, des anges sont quelquefois envoyés vers eux, et leur donnent des consolations ; en outre, il leur apparaît parfois en haut sur la gauche comme une Brebis, et en la voyant ils reçoivent aussi une consolation.

4944. Ceux qui viennent du Monde Chrétien et ont mené une bonne vie morale, et qui ont eu quelque charité à l'égard du prochain mais se sont peu inquiétés des spirituels, sont envoyés, pour la plus grande partie, dans des lieux sous les pieds et sous les plantes des pieds, et ils y sont tenus jusqu'à ce qu'ils dépouillent les naturels dans lesquels ils ont été, et qu'ils se pénètrent des spirituels et des célestes, autant qu'ils peuvent selon la vie ; et, lorsqu'ils s'en sont pénétrés, as sont élevés de là vers des Sociétés célestes ; j'en ai vu quelquefois qui sortaient de là, et j'ai remarqué la joie qu'ils avaient de venir dans la lumière céleste.

4945. Dans quelle situation sont les lieux sous les pieds, il ne m'a pas encore été donné de le savoir ; ils sont en grand nombre, et très distincts entre eux ; en général, ils sont nommés la Terre des inférieurs.

4946. Il y en a qui dans la vie du corps se sont imbus de cette opinion, que l'homme doit s'inquiéter, non des choses qui appartiennent à l'homme Interne, par conséquent des spirituels, mais seulement des choses qui appartiennent à l'homme Externe ou des naturels, par la raison que les intérieurs troublent les plaisirs de leur vie et causent du déplaisir : ceux-là agissaient dans le genou gauche, et un peu au-dessus de genou par-devant, et aussi dans la plante du pied droit : je me suis entretenu avec eux dans leur demeure ; Us disaient que dans la vie du corps, ils avaient eu cette opinion, que les externes seulement vivaient, et qu'ils n'avaient pas compris ce que c'était que l'interne, qu'en conséquence ils avaient connu les naturels, et n'avaient pas su ce que c'était que le spirituel ; mais il me fut donné de leur dire que par là ils s'étaient fermé l'entrée de choses innombrables, qui auraient pu influer du monde spirituel s'ils eussent reconnu les intérieurs, et qu'ainsi ils les auraient admises dans les idées de leur pensée : et, de plus, il me fut donné de leur dire que dans chaque idée de la pensée, il y a des choses innombrables qui, devant l'homme, et surtout devant l'homme naturel, n'apparaissent que comme une chose simple, tandis que cependant il y a des choses en nombre indéfini, qui influent du monde spirituel, lesquelles font chez l'homme spirituel l'intuition supérieure, par laquelle il peut voir et aussi percevoir si telle chose est un vrai ou n'est pas un vrai : et comme ils en doutaient, cela leur fut montré par une vive expérience : il leur fut représenté une idée, qu'ils voyaient comme une idée simple, par conséquent comme un point obscur ; - une telle chose est facilement représentée dans la lumière du ciel ; - lorsque cette idée eut été développée, et qu'en même temps leur vue intérieure eut été ouverte, l'idée se manifesta comme contenant tout ce qui conduit au Seigneur, et il leur fut dit qu'il en est ainsi de toute idée du bien et du vrai, à savoir, qu'elle est une image du ciel tout entier, parce qu'elle est par le Seigneur, qui est le tout du ciel, ou cela même qui est appelé le Ciel.

4947. Sous les plantes des pieds sont aussi ceux qui, dans la vie du corps, ont vécu pour le monde et selon leur goût, en se plaisant dans les choses du monde, et qui ont aimé vivre splendidement, mais seulement par une cupidité externe ou du corps, et non par une cupidité interne ou du mental ; car, bien que constitués en dignité, ils ne se sont point enorgueillis en se préférant aux autres ; en vivant ainsi, ils n'ont agi que par le corps ; ceux-là donc n'ont point rejeté les doctrinaux de l'Eglise  et se sont encore moins confirmés contre eux ; dans leur cœur ils disaient de ces doctrinaux : il en est ainsi, car ceux qui étudient la Parole le savent : chez quelques-uns, qui sont tels, ont été ouverts vers le ciel les intérieurs dans lesquels sont successivement semés les célestes, à savoir la justice, la probité, la piété, la charité, la miséricorde ; et ensuite, ils sont élevés au ciel.

4948. Mais ceux qui, dans la vie du corps, n'ont pensé et ne se sont appliqués par leur intérieur qu'à ce qui les concernait eux et le monde, ceux là se sont bouché tout chemin ou tout influx du ciel, car l'amour de soi et du monde est opposé à l'amour céleste. Ceux d'entre eux qui ont vécu en même temps dans les voluptés, ou dans une vie délicate conjointe à une astuce intérieure, sont sous la plante du pied droit, mais là profondément, ainsi sous la terre des inférieurs, où est l'enfer de leurs pareils ; dans leurs domiciles, il n'y a que des ordures ; il leur semble aussi à eux-mêmes qu'ils en transportent, car elles correspondent à une telle vie ; on y sent la puanteur de diverses ordures selon les genres et les espèces de vie ; là résident plusieurs esprits qui, dans le monde, étaient au nombre des hommes les plus célèbres.

4949. Il y en a plusieurs qui ont leurs demeures sous les plantes des pieds, et avec qui je me suis quelquefois entretenu; j'en ai vu quelques-uns s'efforcer de monter, et il m'était aussi donné de sentir l'effort qu'ils faisaient pour monter, et cela jusqu'aux genoux, mais ils retombaient. Il y a une telle représentation devant les sens, quand les esprits désirent monter de leurs demeures vers des demeures plus élevées, comme ceux-ci vers les demeures de ceux qui sont dans la province des genoux et des cuisses ; il m'a été dit que tels sont ceux qui ont méprisé les autres en les comparant à eux-mêmes ; aussi est-ce pour cela qu'ils veulent s'élever, et non seulement par le pied jusqu'à la cuisse, mais même s'ils le pouvaient au-dessus de la tête ; mais ils retombent toujours : ils sont dans une sorte de stupidité, car une telle arrogance éteint et étouffe la lumière du ciel, par conséquent l'intelligence ; c'est pourquoi la sphère qui les environne apparaît comme quelque chose de très épais

4950. Sous le pied gauche, un peu vers la gauche, sont ceux qui ont attribué tout à la nature, mais néanmoins en confessant un Etre de l'univers, dont procède tout ce qui appartient à la nature ; toutefois, là fut examiné s'ils avaient cru à un être de l'univers ou Déité Suprême, qui avait créé toute chose ; mais, d'après leur pensée, qui m'était communiquée, je perçus que ce à quoi ils avaient cru était comme quelque chose d'inanimé, dans lequel il n'y avait rien de la vie ; de là je pus voir qu'ils avaient reconnu la nature et non un créateur de l'univers ; ils disaient aussi qu'ils ne pouvaient pas avoir une idée d'une Déité vivante.

4951. Sous le talon un peu plus en arrière, il y a un enfer à une grande profondeur ; l'espace intermédiaire semble vide ; là sont les plus malicieux, ils explorent clandestinement les mentals (animi) dans l'intention de nuire, et ils dressent secrètement des embûches en vue de détruire cela avait été pour eux le plaisir de la vie. je les ai très souvent observés ils répandent le venin de leur malice vers ceux qui sont dans le monde des esprits, et ils excitent par diverses fourberies ceux qui y sont ; ce sont des malicieux intérieurs ; ils y apparaissent comme dans des manteaux, et quelquefois autrement ; ils sont souvent punis, et alors ils sont précipités encore plus profondément, et couverts d'une sorte de nuée qui est la sphère de malice qu'ils exhalent ; de cette profondeur se fait entendre parfois un tumulte comme celui d'un carnage : ils peuvent pousser les autres à verser des larmes, et ils peuvent aussi imprimer la terreur ; ils tiennent cela de ce que dans la vie du corps, ils allaient chez les malades et chez les simples dans le but d'en obtenir des richesses, les poussant à verser des larmes, et les portant ainsi à la miséricorde ; et, s'ils n' en obtenaient pas de cette manière, les frappant de terreur : tels sont pour la plupart ceux qui ont ainsi dépouillé plusieurs maisons pour des Monastères. J'en ai observé aussi quelques-uns qui sont dans une moyenne distance, mais il leur semble à eux-mêmes être assis comme dans une chambre, et tenir conseil ; ils sont malicieux aussi, mais non pas à ce degré.

4952. Quelques-uns de ceux qui sont Naturels disaient qu'ils ne savent pas ce qu'ils auraient dû croire, parce qu'un sort attend chacun selon sa vie, et aussi selon ses pensées d'après des principes confirmés ; mais il leur fut répondu que c'eût été assez pour eux, s'ils eussent cru qu'il y a un Dieu qui gouverne toutes choses, et quil y a une vie après la mort ; et surtout s'ils eussent vécu non comme une bête féroce, mais comme un homme, à savoir dans l'amour envers Dieu et dans la charité à l'égard du prochain, ainsi dans le vrai et dans le bien, et non d'une manière contraire. Ils dirent qu'ils avaient vécu ainsi ; mais il leur fut de nouveau répondu qu'ils avaient apparu tels dans les externes, mais que si les lois ne s'y étaient opposées, ils se seraient précipités contre la vie et sur les richesses de chacun avec plus de cruauté que des bêtes féroces. Ils dirent encore qu'ils n'avaient pas su ce que c'est que la charité à l'égard du prochain, ni ce que c'est que l'interne ; mais il leur fut répondu qu'ils n'avaient pas pu le savoir, parce que l'amour de soi et du monde et les externes avaient occupé toutes les choses de leur pensée et de leur volonté.