DIXIEME PRECEPTE.
Tu ne convoiteras point et ne souhaiteras point ardemment l'épouse de ton compagnon,
ni son serviteur ou sa servante, ni son boeuf ou son âne.


    1022. Ces convoitises concernent les propres de l'homme, parce que l'épouse, le serviteur, la servante, le boeuf et l'âne sont au dedans de sa maison ; et que, dans le sens spirituel-interne, par les choses qui sont au dedans de la maison de l'homme, il est entendu ses propres savoir, par l'épouse l'affection du vrai et du bien spirituels, par le serviteur et la servante l'affection du vrai et du bien rationnels qui sont au service du vrai et du bien spirituels, et par le boeuf et l'âne l'affection du bien et du vrai naturels ; ces affections sont signifiées par ces expressions dans la Parole. Mais parce que convoiter et souhaiter ardemment ces affections, c'est vouloir et désirer soumettre l'homme à son pouvoir ou se rendre maître de lui, il s'ensuit que par les convoitises pour ces affections sont entendues les convoitises de l'amour de soi, c'est-à-dire, de l'amour de dominer, car ainsi on fait siens les propres de son compagnon. Daprès cela, il est maintenant constant que la convoitise du neuvième Précepte est la convoitise de l'amour du monde, et que les convoitises de ce Précepte-ci sont les convoitises de l'amour de soi ; car, ainsi qu'il a été déjà dit, toutes les convoitises appartiennent à l'amour, puisque c'est l'amour qui désire ; et comme il y a deux amours mauvais auxquels se réfèrent toutes les convoitises, à savoir, l'amour du monde et l'amour de soi, il s'ensuit que la convoitise du Neuvième Précepte se réfère à l'amour du monde, et que les convoitises de ce Précepte-ci se réfèrent à l'amour de soi, spécialement à l'amour de dominer. Que tous les maux et par suite tous les faux découlent de ces deux amours, on le voit dans l'Apoc. Expl. N° 159, 171, 394, 517, 650, 950, 951, 973, 982, 1010,1016, et dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM N° 65 à 83.