CHAPITRE V

Le Livre scellé


J'ai dit, et j'insiste un peu sur ce point, combien il est difficile de peindre par des mots humains ce que l'on voit et entend dans l'Esprit. Pour avoir une idée juste de l'importance de l'Apocalypse, précisons encore que cette tentative atteint ici le maximum de force et d'exactitude parce que l'Apôtre présente aux yeux de notre âme une créature type, la plus haute de toutes. Son esprit est pur, libre et conscient au sein de l'Esprit ; son âme concentre ce qu'il y a de plus net dans la vie manifestée ; son corps fonctionne en instrument parfait, sa conscience centrale trouve dans un cerveau humain tout spécial un miroir sans taches qui reflète sans erreurs les divers paysages de l'Esprit. Mieux encore, et d'une manière extraordinaire, il peut supporter la présence proche de Celui qui était, est ,et sera. Nous pouvons donc être sûrs qu'il a choisi les mots humains les plus aptes à éveiller en nous une impression aussi vive que possible du Ciel.
Ainsi le Livre qu'il voit dans la main droite de celui qui est assis sur le Trône, est écrit en dehors et en dedans ; cela nous fait comprendre nettement q 'il se trouve en deçà et au delà de tous les espaces et de tous les temps.
C'est le plan même du Père, relativement à l'évolution de la terre, de cette infime partie de son immense Création.
L’Agneau seul, le Verbe de Dieu, qui est Lui-même majesté a le pouvoir de regarder et de toucher ce Livre, Lui seul peut comprendre en un instant toute la volonté de son Père et donner le signal du début de sa réalisation. L'Apôtre est attristé parce qu'il ne voit venir personne digne d'ouvrir les sceaux. Or, il sait que les Sceaux doivent être ouverts, son esprit est alors consolé par un des vieillards qui lui annonce la venue imminente de l'Agneau et le commencement de ce qu'il doit accomplir.
Notre coeur s'émeut en voyant que, dans le Ciel, le fils de Dieu porte encore les traces de son immolation humaine, qui fait sa gloire, et que de Lui vont partir les 7 Esprits divins envoyés sur toute la terre. Remarquons en passant que Jean emploie ici le symbole des 7 Cornes dont il se servira aussi pour les Bêtes car « ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ».
Au milieu des prosternations et des adorations des 24 vieillards, le Livre est pris des mains de celui qui est assis sur le trône. Alors, des myriades et des myriades de milliers d'Anges, et tout le créé, même les choses, chantent la Gloire Divine et celle de l'Agneau. La rupture des Sceaux va s'accomplir.