CHAPITRE XVIII

Ruine de Babylone

Tout ceci est l'annonce du jugement de la Grande Babylone . Nous allons voir maintenant les détails de la réalisation physique de ce Jugement. Qu'il s'agisse sous ce nom d'une grande ville et d'une nation particulière ou, comme je le crois, de la terre partout où l’Antéchrist aura été adoré, Jean nous fait un tableau détaillé qui ressemble beaucoup aux désastres décrits précédemment. Les mines des villes deviendront le repaire des démons, des esprits impurs et des oiseaux immondes attirés par les cadavres.
En un seul jour, la mort par la famine et le feu (feu du ciel et de la terre) détruiront entièrement les habitants. Les rois se lamenteront et tenteront de se tenir à l'écart, eux qui se seront livrés à l'impudicité avec la ville, c'est à dire qui auront élevé à la hauteur d'un principe l'hypocrisie, le mensonge, et qui, dans leur désir effréné du pouvoir et de la richesse, auront employé n'importe quel moyen pour arriver à leur but.
Ce grand cataclysme entraîne la ruine des marchands et de tous ceux qui ont profité de cette impudicité, directement ou indirectement. (Les versets 11-16, chapitre 18 prévoient de grandes crises mondiales de production.)
Certes, on pourrait être tenté par la clarté de certains détails (surtout ceux des versets 17-19) de prononcer le nom de pays modernes, mais n'oublions pas que l'apôtre écrit « au delà du temps et de l'espace » et que par conséquent, on doit voir dans l'Apocalypse le passé, le présent aussi bien que l'avenir.
Jean voit ensuite un Ange jeter une énorme meule dans la mer, - c'est le processus de réalisation de la chute de Babylone, - et il est probable que cela se rapporte aux temps futurs dont le destin a été annoncé et décrit surtout depuis le chapitre 13, comme visant presque la fin de notre civilisation. Les derniers versets me confirment qu'il s'agit bien de la terre entière et non d'une localisation quelconque, car le sang des saints des prophéties et des martyrs ne peut être demandé à une seule ville ou à une seule nation.
L'Apôtre a voulu, par ce nom de Babylone, désigner un lieu spirituel où, par la main du juste juge, toutes les atrocités ou crimes des hommes, d'où qu'ils viennent, ont été concentrés pour le jugement définitif et la recherche de l'équilibre réel du bien et du mal. C'est de là que part le signal de laisser les réactions salutaires s'opérer en grand au moment voulu du temps physique, et sur plusieurs points de l'espace.
J'ai laissé pour la fin l'explication des versets 4 à 7. La voix du Ciel dira aux élus de sortir du temple de la grande ville condamnée. Il semble que c'est justice : les élus doivent être protégés et mis à l'abri.
Enfin, il faut préciser que dans le verset 6, le Ciel ne conseille pas aux Siens la vengeance, mais c'est sa volonté que plusieurs soient choisis comme soldats de Dieu. Ce ne sont donc pas leurs personnes terrestres qui feront à Babylone « ce qu'elle a fait aux autres » et qui lui donneront « autant de tourments et d'affliction qu'elle a eu de délices » ; mais, le Ciel par eux. S'ils frappent, ils n'agiront que comme soldats du bien et par ordre de Dieu.