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13 janvier

Bouquet spirituel: Allez, et apprenez ce que signifie cette parole: je veux la miséricorde et non le sacrifice. Mt. 9,13

Baptême de Notre-Seigneur

LE BAPTÊME DE NOTRE-SEIGNEUR

Sa Majesté S'approcha parmi les autres, et Il demanda à saint Jean de Le baptiser comme l'un d'eux. Le Baptiste Le reconnut et prosterné à Ses pieds, confus (Le retenant) il lui dit: "Je dois être baptisé par Vous, Seigneur, et Vous venez me demander le Baptême?" Le Sauveur répondit: "Laissez-Moi faire maintenant ce que Je désire, car il convient ainsi d'accomplir toute justice."

Saint Jean ayant achevé de baptiser Notre-Seigneur Jésus-Christ, le ciel s'ouvrit et l'Esprit-Saint descendit en forme visible de colombe sur Sa tête, et l'on entendit la voix du Père qui disait: "Celui-ci est Mon Fils bien-aimé en qui J'ai mis Mes délices et Mes complaisances." Plusieurs de ceux qui étaient présents entendirent cette voix du Ciel, ceux qui n'étaient point indignes d'une faveur si admirable, et en même temps ils virent l'Esprit-Saint dans la forme qu'Il vint sur le Sauveur.

Ce témoignage fut le plus grand qui peut être donné de la divinité de notre Rédempteur, puisqu'il était manifesté par tout cela que Jésus-Christ était vrai Dieu, égal à Son Père Éternel dans la substance et les perfections infinies. Le Père voulut être le premier qui rendît du Ciel, témoignage à la divinité de Jésus-Christ, afin qu'en vertu de Son propre témoignage, tous ceux qui devaient en être rendus ensuite dans le monde demeurassent autorisés. Cette voix du Père eut aussi un autre mystère revenant au crédit de Son Fils, car elle fut comme un dédommagement qu'Il fit en Lui compensant l'acte de S'humilier à recevoir le Baptême qui servait de remède au péché dont le Verbe fait chair était libre, puisqu'Il était impeccable.

Notre Rédempteur Jésus-Christ offrit au Père avec Son obéissance cet acte de S'humilier à prendre la forme de pécheur, en recevant le Baptême avec ceux qui l'étaient, Se reconnaissant, par cette obéissance, inférieur dans la nature humaine commune aux autres enfants d'Adam et instituant de cette manière le sacrement de Baptême qui devait laver les péchés du monde en vertu de Ses mérites; et le même Seigneur S'humiliant le premier à recevoir le Baptême des péchés, demanda et obtint du Père un pardon général pour tous ceux qui le recevraient et qui sortiraient de la juridiction du démon et du péché et qui seraient régénérés dans le nouvel être spirituel et surnaturel d'enfants adoptifs du Très-Haut.

La voix du Père et la Personne de l'Esprit-Saint descendirent pour accréditer le Verbe fait homme, récompenser Son humiliation, approuver le Baptême et les effets qu'il devait avoir, confesser et manifester Jésus-Christ pour Fils de Dieu véritable et faire connaître les trois Personnes au nom desquelles le Baptême devait être donné.

Tiré de Marie D'Agreda, C.M., Tome 5, pp. 289-291
1. Mt. 3, 14
2. Ibid. 15
3. Mt. 3, 17


SAINTE VÉRONIQUE de BINASCO
(ou de MILAN)
(1445-1497)

Véronique naquit à Binasco, près de Milan. Elle appartenait à une pauvre famille de laboureurs, plus riche en vertus qu'en biens de la terre. A cause de leur pauvreté, ses parents durent l'employer de bonne heure aux travaux des champs; mais au lieu d'écouter les conversations mondaines et les chansons légères, elle vaquait à l'oraison et à la prière et semblait étrangère à tout ce qui se passait autour d'elle. Cette fleur de vertu devait s'épanouir dans la vie religieuse.

Poussée par un ardent désir d'entrer chez les soeurs Augustines de Sainte-Marthe, à Milan, Véronique employa une partie de ses nuits pour apprendre à lire et à écrire, condition nécessaire à son admission dans le couvent. Ses efforts furent vains, et, découragée, elle se plaignit à la Très Sainte Vierge, qui lui apparut et lui dit: "Ma fille, sois sans inquiétude; il te suffira de connaître les trois lettres que Je t'apporte du Ciel. La première est la pureté du coeur, qui nous fait aimer Dieu par-dessus toutes choses; tu ne dois avoir qu'un amour, celui de Mon Fils. La seconde est de ne pas murmurer contre les défauts du prochain, mais de les supporter avec patience et de prier pour lui. La troisième est de méditer chaque jour la Passion de Jésus-Christ, Lequel t'accepte pour Son épouse." Dès lors, Véronique ne fit plus cas de l'alphabet ni des livres, mais elle avait trouvé le chemin de la vraie science, celle des Saints.

Reçue enfin parmi les soeurs converses de Sainte-Marthe, elle se distingua parmi elles non seulement par les vertus les plus éclatantes, mais par les dons les plus extraordinaires. Ses yeux étaient deux sources intarissables de larmes. Souvent le Sauveur lui apparaissait; une fois Il récita l'office avec elle; une autre fois, Il Se montra devant elle cloué à la Croix, la tête couronnée d'épines, le visage pâle et défiguré, le corps couvert de plaies; cette vue la fit tomber en défaillance. Les démons la tourmentèrent en mille manières, cherchant à décourager une vertu aussi héroïque; mais leurs attaques ne servirent qu'à augmenter ses mérites.

Chaque jour, pendant une année, le Saint honoré chaque jour par l'Église lui apparaissait et l'instruisait. Les Anges se faisaient un honneur de la servir; et, durant les trois années qui précédèrent sa mort, un de ces esprits célestes lui apportait, le lundi, le mercredi, et le vendredi de chaque semaine, un pain qui la rassasiait et la dégoûtait de toute autre nourriture. Sa vie, toute de merveilles, fut couronnée par une mort sainte, dont elle avait prédit le jour et l'heure.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.