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VIE DE GEMMA GALGANI



CHAPITRE XXIII



TRAIT SPÉCIAL DE LA SAINTETÉ DE GEMMA.




Il y a dans la sainteté un esprit général essentiel, commun à tous les justes, et un esprit particulier, propre à chacun d'eux. Le premier consiste dans la possession de toutes les vertus enseignées par le Seigneur Jésus, chef et modèle des prédestinés ; le second, dans la profession spéciale dc telle ou telle vertu, qui donne son cachet à toutes les autres, et une physionomie originale à chaque saint.

Dès ses plus jeunes années, Gemma dépensa une infatigable ardeur pour l'acquisition de toutes les vertus, aussi est-elle arrivée à les posséder toutes à un degré si éminent qu'il semble difficile d'assigner à l'une d'entr'elles la première place. Il en est une cependant qu'elle a pratiquée d'un amour singulier, qui est, peut-on dire, sa vertu caractéristique ; elle rayonnait au dehors, embellissait ses actions et lui gagnait tous les cœurs : c'est la simplicité évangélique.

Il ne sera pas inutile de faire admirer sous tous ses aspects une si rare qualité. Qu'importe que le monde la prise fort peu et même la tourne en dérision ? C'est Dieu qui est le véritable appréciateur des choses, et Dieu la tient à si haut prix que tout son cœur est incliné vers ceux qui marchent dans la simplicité (1) Il leur réserve ses plus intimes communications (2). Si vous ne devenez comme des petits enfants, dit-il dans l'Évangile, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux (3).

Cette comparaison expressive donne le vrai sens de la simplicité chrétienne : elle rend l'homme, par vertu, ce que l'enfant, au mural, est par nature, en éloignant son âme de toute malice ou duplicité, et en imprégnant de parfaite droiture toutes ses facilités ; car cette vertu, au jugement de saint Thomas d'Aquin, est un fruit de vérité et de modestie.

Or, Gemma l'a possédée à un degré extraordinaire et sous une forme toute personnelle.

D'abord elle avait l'œil simple et clair, dont parle l'Évangile, qui reçoit les rayons de l'éternelle Vérité et guide toutes les puissances de l'âme dans les droits sentiers du ciel. Son esprit, toujours dirigé vers Dieu, découvrait en Lui la véritable valeur morale des choses : leur bonté ou leur malice, leur utilité ou leur nocivité ; it était comme un cristal très pur où tout pouvait se refléter sans laisser la moindre impression et sans troubler jamais son admirable transparence. Aussi Gemma jouissait-elle d'un calme inaltérable, d'une perpétuelle sérénité.

Cette aimable vertu avait gravé son empreinte sur son extérieur qui, loin d'inspirer une crainte révérentielle, attirait et ravissait les cœurs en les remplissant de sentiments de vénération et de douce confiance. Au sortir d'un court entretien avec la jeune fille, un prélat disait : « Je n'éprouvais aucune difficulté à ma confession générale à cette enfant, et à lui confier les plus intimes secrets de ma conscience, tant est grande la confiance que m'inspire la candeur de son âme. »

De fait, bien des personnes, charmées et conquises par cet air d'angélique ingénuité, venaient traiter avec elle les affaires même les plus délicates de leur âme. Gemma écoutait modestement, donnait en peu de mots sa réponse, y ajoutait au besoin une exhortation, et rentrait aussitôt en elle-même, pour ne plus songer à l'objet de la confidence car elle eût craint, en mêlant des idées étrangères aux pensées célestes dont elle entendait uniquement s'occuper, d'altérer tant soit peu la simplicité de son âme. J'ai voulu, plus d'une fois, pour l'éprouver sur ce dernier point, amener la conversation sur des sujets qui ne pouvaient plus la regarder, c'était en vain. « Je n'ai pas oublié, mon Père, interrompait-elle, de prier Jésus pour ce malheureux ; je lui ai rendu grâces de l'heureuse issue de cette affaire : je ne m'y laisse plus penser. »

Elle était également incapable, dans son ingénuité, de concevoir du prochain une mauvaise opinion, malgré les apparences et les faits.

Des pensées de vaine gloire auraient-elles pu se glisser dans un esprit de tant de candeur et d'une pareille rectitude ? En réalité, Gemma n'en connut jamais. Le démon, malgré son adresse à faire passer insidieusement devant ses yeux ses mérites et ses bonnes qualités ne réussit pas à la surprendre. Le est est, non non de l'Évangile était la règle de sa conduite, le gond qui la tenait en parfait équilibre. Les louanges, à n'en pas douter, déplaisaient à sa profonde humilité, mais ne la troublaient nullement, pas plus d'ailleurs que les mépris et les injures, car elle considérait de même œil les unes et les autres, absolument comme les tout petits enfants dont l'innocence et la simplicité ne sauraient faire cas de ce qui tourmente tant les pauvres mortels.

Tel était l'esprit, et tel était aussi le cœur de cette innocente colombe. Encore ici ordre parfait, calme, franchise, candeur. Ce cœur appartenait tout à tous, mais en Dieu. Sa reconnaissance était acquise aux personnes qui lui témoignaient de l'affection, comme elle ne savait en vouloir à celles qui la regardaient d'un œil mauvais. Libre de toute attache terrestre, elle ne désirait rien, ne recherchait rien, ne se troublait de rien. Dans les horribles vexations qu'elle avait à supporter presque sans trêve de la part des démons, la seule crainte d'offenser Dieu l'affligeait ; et, sans cette appréhension qui la forçait à les révéler, son propre directeur les eût ignorées, tant elle aimait à garder le secret de ses souffrances. Bien des fois, elle fut injuriée publiquement, même dans l'église où elle allait se confesser, et presque chassée du lieu saint par d'impertinents oisifs costumés en clercs ; elle se taisait et ne parlait à personne de l'incident. L'Agneau divin gravissait ainsi le Calvaire en silence, sans même ouvrir la bouche pour dire ses douleurs, sans détourner sa face de celui qui voulait l'outrager.

La bouche, dit le Sauveur, parle de l'abondance du cœur ; c'est dire qu'une exquise simplicité était l'inspiratrice de toutes les paroles de Gemma. Ne pensant jamais mal de personne, elle n'en parlait non plus jamais en mauvaise part. « Il fallait des tenailles, dit un témoin, pour lui arracher, lorsqu'il était nécessaire ou utile de le savoir, ce qu'elle connaissait de répréhensible sur les autres ; » et elle n'agissait pas différemment avec son propre directeur. Interrogée par lui, la charitable jeune fille en venait si vaguement an fait, qu'il était difficile de la comprendre. Devait-elle répondre par écrit, elle usait de points de suspension qui laissaient tout à deviner, et passait prestement à un autre sujet. Quelle discrétion plus grande encore, lorsqu'elle prenait l'initiative de découvrir à son père spirituel l'irrégularité de la conduite d'autrui ! « Mon père, un tel ne va plus son droit chemin, écrivez-lui de s'amender » et puis, des points.

Pour s'acquitter d'une communication, Gemma n'usait pas de ces préambules souvent superflus, mais parfois conseillés par les convenances ; c'était à ses yeux une perte de temps et presque un artifice destiné à surprendre l'intéressé. Elle entrait brusquement en matière, sans égard à la dignité des personnes, à moins qu'on ne prenne pour des exordes certaines formules d'une ineffable simplicité, par lesquelles débutaient beaucoup de ses lettres. « Monseigneur, veuillez me prêter votre attention ; aujourd'hui il m'est arrivé ceci. - Mon cher père, vive Jésus ! voici une chose intéressante, » et d'autres phrases semblables, qui plaisent infiniment plus à un homme de jugement que toutes les cérémonies affectées du style convenu.

Dans sa correspondance avec son directeur, sachant bien à qui elle s'adressait, Gemma n'avait nul souci de la façon de s'exprimer, et peu lui importait que sa lettre tournât à sa louange ou à son humiliation ; une fois finie, elle la cachetait sans la relire, pour n'y plus penser. Faute d'une feuille entière de papier à lettre, elle se servait d'une demie, et, au besoin, du premier morceau de papier venu. Une fois cependant je reçus des excuses n'ayant aucun timbre-poste à sa disposition, elle m'envoya sans l'affranchir, une lettre pressante. « Qui sait, disait-elle en post-scriptum, ce que le père dira lorsqu'il lui faudra payer la surtaxe ? Mais pardonnez-moi, je suis pauvre, pauvre ; je n'ai pas le sou. » Assaisonnées d'une si aimable ingénuité, de telles négligences ne pouvaient pas déplaire.

Cependant la chère enfant cédait parfois trop à l'instinct de sa belle âme, s'exposa par ce naïf abandon à quelques légers inconvénients. Il fallait alors épuiser tous les arguments pour lui faire saisir l'imprudence d'une confiance aveugle en tout le monde, et le bien-fondé des plaintes acerbes qu'elle s'attirait. Supposant à tous une candeur égale à la sienne, elle croyait pouvoir aller librement à tous. Lorsque des paroles amères venaient lui faire sentir sa méprise, elle n'y voulait point voir une explosion de colère ou une toute autre passion désordonnée, mais une suggestion diabolique permise de Dieu pour l'humilier, et elle gardait tout son calme. Nous avons vu cependant combien Gemma était loin d'être dépourvue d'esprit et d'intelligence ; mais elle se comportait de la sorte parce qu'elle s'était faite enfant par vertu. pour l'amour de son Dieu.

Dès lors que l'admirable simplicité de cette jeune vierge était un fruit de sa vertu, on devait la distinguer jusque dans les moindres détails de sa vie et de sa conduite. Simplicité dans son maintien et dans ses manières, simplicité dans ses habits, dans la robe et son usage - car on ne peut dire qu'elle en possédât une en propre. Elle n’eut et ne voulut jamais dans ses vêtements rien de superflu. Sur ce point, elle interprétait le mot simplicité dans toute sa rigueur, comme excluant la moindre recherche, et se contentait du pur nécessaire. Il suffisait de la regarder pour demeurer frappé d'étonnement. Rien de singulier et d'affecté dans son air et sans cette gravité digne qui était l'effet de sa continuelle union avec Dieu, on l'eût prise pour une jeune fille ordinaire. À l'église, où elle passait de longues heures en prière au pied du tabernacle, elle gardait l'immobilité des statues, ne laissant rien transpirer des sentiments de son âme : pas un soupir, pas une attitude étrangère au commun des personnes pieuses. Si l'ardeur de ses flammes lui faisait répandre d'incoercibles larmes, elle couvrait immédiatement des deux mains son visage doucement incliné sur la poitrine. En somme, la simplicité évangélique brillait dans toute sa personne et dans toutes ses vertus, dont elle était comme un doux condiment ; on peut conclure qu'elle constitue l'esprit propre et la caractéristique de cette vierge, épouse du Christ.

Une si aimable qualité n'ajoutait pas seulement son charme aux vertus qui captivent les regards et l'admiration des hommes ; prenant ses racines dans le cœur et l'esprit mêmes de Gemma, elle devait la suivre dans les voies sublimes de la contemplation mystique à laquelle Dieu daigna l'élever. Enfant par l'esprit, comme elle l'était par l'âge, lorsqu'elle entra dans ces voies mystérieuses. telle elle y resta toujours : c'est en enfant qu'elle traita avec la Majesté divine, qu'elle en accueillit d’ineffables secrets, qu'elle en goûta les inénarrables douceurs. voilà, je le déclare sincèrement, la merveille qui m'a toujours le plus étonné et ravi en Gemma ; voilà l’argument le plus convainquant qui me fit porter, dès le début, un jugement favorable sur son esprit de sainteté je veux dire, ce naturel, cette spontanéité, cette aisance au milieu des manifestations les plus élevées de l'ordre surnaturel.

Les hauts mystères de la foi et de la mystique sont tels de leur nature que devant eux notre faiblesse demeure déconcertée. Ceux-là mêmes qui en ont une très grande connaissance expérimentale ne réussissent jamais à s'y habituer complètement, et c'est dans un profond respect et dans la crainte, dans l'espoir et dans l'amour, qu'ils reçoivent les condescendantes communications du Seigneur. Il n'en était pas ainsi pour Gemma. Chez elle, la foi ne paraissait plus la foi, mais l'évidence ; dans ses mystères les plus cachés elle se trouvait à l'aise et comme dans sa sphère naturelle ; nul besoin d'effort pour se sentir l'esprit et le cœur suavement pénétrés de ces grandes vérités. Dieu, l'humanité sainte du Verbe, Jésus-Eucharistie, les anges et les saints du ciel, elle leur parlait cœur à cœur, à leurs pieds s'humiliait, adorait, priait, pleurait, comme s'ils eussent apparu sans voile à ses regards ; et ainsi en était-il, non seulement durant les extases, les ravissements et les plus vives illuminations de la contemplation, mais d'une manière pour ainsi dire habituelle, et jusque dans les temps de profonde aridité spirituelle.

Un doute, je l'avoue, me prit un jour touchant une telle clarté de la foi, qui me paraissait trop la clarté même de l'évidence ; il fut vite dissipé. Comme si elle se fût aperçue de mon hésitation, Gemma me rendit compte de quelques unes de ses plus hautes communications avec la divinité et termina par ces paroles qui valent, à mon sens, une théologie : « Voilà certes le paradis sur la terre, et cependant j'aspire au paradis même car, voyez-vous, mon père, si d'ici-bas je vois mon Dieu, je vois Jésus, je ne le vois pas entièrement. Il ne se donne pas à contempler tout entier, bien que ce qu'il laisse entrevoir dépasse toute imagination. Et moi, je veux le contempler tout entier. »

Telle est bien ici la foi méritoire ; elle reste intacte avec le désir brûlant des biens futurs, malgré l'éclat d'une si grande évidence et une si intime familiarité.

Autant qu'il est permis à une créature humaine, Gemma s'approche donc de Dieu, sans se sentir éblouie par son infinie Majesté. Elle lui parle avec l'abandon et la confiance d'une petite fille qui s'asseoit sur les genoux de son père, comme à sa place naturelle, pour lui faire entendre son naïf babillage. Sans manquer en rien au respect qui Lui est dû, elle apporte dans ses entretiens avec son Créateur la même simplicité de parole et la même ingénuité de manières, dépouillées de toute cérémonie, dont elle use avec les créatures. Pour en donner une idée complète, il nous faudrait reproduire les longs colloques de ses extases et de ses contemplations, heureusement conservés. Nous détachons seulement quelques lignes d'un compte-rendu de conscience destiné à son directeur, l'occasion s'étant déjà offerte d'admirer bien des traits charmants de son enfantine simplicité : « Vendredi, Jésus s'est fait voir à moi ; cette lois il était très grave ; il paraissait pleurer, et je lui dis : Oh ! qu'avez-vous, Jésus, pour pleurer ainsi ? Ne serait-il pas mieux de me laisser pleurer, moi qui en sens tant d'envie ? Mais Jésus ne me répondait pas ; et et alors m'éloignant doucement, doucement, je m'approchai de ma céleste Mère, et je lui dis : Dites-moi, ma Mère, qu'a Jésus pour tant pleurer ? et que pourrais-je faire pour le consoler ? » Tandis que Gemma s'abandonnait ainsi à ce touchant enfantillage, le Seigneur l'élevait par de hautes idées infuses à l'intelligence des mystères de sa justice et de sa miséricorde dans le gouvernement du monde, et de son amour infini pour les âmes.

La présence visible de son ange gardien, était pour la vierge naïve une des choses les plus naturelles. Elle lui parlait de même façon qu'à toute personne amie, lui donnait des commissions sans fin et de toute nature pour les habitants du ciel et pour ceux de la terre, avec un respect en vérité très humble, mais plein d'affectueuse familiarité ; et si, taudis qu'ils s'entretenaient ensemble, elle s'entendait appeler, ou devait se rendre à quelque occupation pressante, elle partait à l'instant et, sans autre compliment, courait à son devoir, laissant l'ange l'attendre. Le soir, sitôt dans son lit, elle le priait de lui faire un signe de croix au front et de veiller à son chevet ; ainsi mise en sécurité, et sans un mot de plus, elle se tournait de l'autre côté pour dormir.

Qu'ils doivent être doux les sommeils de la vierge que les anges protègent de leur présence visible !

Le matin, à son lever, si le céleste gardien était encore à son poste, à peine le remarquait-elle, dans son anxiété de se rendre à l'église pour y recevoir son Bien-Aimé, dont la pensée l'avait occupée presque toute la nuit. « J'ai bien mieux que vous, disait-elle à l'ange ; je vais à Jésus ; » et, sans retard, elle partait. Lorsque ensuite l'ange avec une grâce ineffable prenait congé d'elle, Gemma lui répondait d'habitude : « Adieu, cher ange ; saluez Jésus pour moi. »

Chaque semaine, pendant plusieurs années, les mystérieuses plaies des stigmates se renouvelaient. Du jeudi au vendredi soir, elle participait à la passion du Sauveur et souffrait des douleurs atroces dont elle paraissait devoir mourir. Cependant, l'extase finie, Gemma se levait comme si de rien n'était, se lavait les mains et la tête pour faire disparaître toute trace du sang qui avait coulé abondamment, allongeait ses manches pour couvrir les larges cicatrices de ses mains, et croyant n'avoir été vue de personne, retournait, calme et sereine, parmi les membres de la famille.

Et ce qui étonne par-dessus tout, c'est qu'une femme, une jeune fille, sujet de phénomènes si insolites et si graves, ne s'arrêtât pas à se demander anxieusement : « Mais qu'est cela ? est-ce un bon ou un mauvais signe ? une opération divine ou une insidieuse manœuvre de Satan ? » Sa profonde humilité lui inspirait bien quelque crainte, surtout à la vue de l'étonnement de son entourage ; cependant, s'abandonnant à Dieu et au jugement de ses pères spirituels, elle reslait bien tranquille et sans souci de s'informer. Après avoir vu face à face son Dieu crucifié, souffert avec Lui et contemplé les grands mystères de la Rédemption, elle se trouvait parfaitement disposée, dès la reprise des sens, à présider aux amusements des plus jeunes enfants de la maison.

Très fréquemment la voyante recevait dans l'extase, pour elle-même ou pour d'autres, des avertissements sur telle chose à faire ou à éviter. Elle se hâtait de le dire ou de l'écrire à son directeur. « Jésus a dit ceci, cela, et m'a commandé de vous le communiquer. Si j'ai mal compris, faites-le vous mieux expliquer par Lui-même ; » et elle n'y pensait plus. La même locution divine se répétait-elle cinq fois, dix fois, davantage, Gemma revenait la manifester à son directeur avec une tranquillité et une ingénuité toujours égales, rappelant la conduite du jeune Samuel à l'égard du grand-prêtre Héli : « Jésus a dit ceci. Écoutez-le, allez, père, et faites-lui plaisir. »


Pour donner une idée complète de la candeur de la jeune fille, il me faudrait transcrire toutes ses lettres et les colloques de ses extases qui sont un vrai tissu de pensées sublimes et de paroles ingénues. En lisant on ne peut vraiment s'empêcher de s'écrier : Oh ! la ravissante simplicité, devenue si rare dans le monde !



 

(1) Prov. XI, 20.

(2) Prov. III, 32.

(3) Matth. XVIII, 3.