1866

Une bénédiction de Don Bosco

 

 

En 1866, les Filles de la Charité ouvrirent une maison à Coni, à l'effet de recueillir, et de former aux travaux domestiques, les petites filles pauvres et abandonnées. La Sœur Archange Volonté, et une compagne, furent chargées de la fondation.

 

En arrivant à Coni, elles eurent un moment assez pénible : l'établissement confié à leurs soins ressemblait à tout, excepté à une maison appropriée à l'usage indiqué. Dénuement absolu : deux grabats, quelque chaises, des murs d'une solidité douteuse, et dans ce palais du bonhomme Misère, deux petites filles à nourrir. Avec cela pas l'ombre de ressources.

 

La fondation en était là quand D. Bosco, se trouvant à Coni, fut invité par le R. P. Ciravegna, jésuite, à visiter le pauvre logis de sœur Volonté.

D'un coup d'œil, Don Bosco, qui s'y connaissait un peu, reconnut, dans cette pauvreté extraordinaire, le berceau d'une œuvre de Dieu, et il dit aux bonnes religieuses :

— Je vois que le superflu ne vous embarrasse pas ! Vous ne pouvez pas marcher de ce train-là ; aussi, tenez-vous en paix : le bon Dieu vous bénira, il fera prospérer toutes vos entreprises, et, au moment fixé par lui, vous aurez une maison vaste et commode, qui vous permettra de faire un bien considérable. Et il les bénit.

 

Vingt ans se sont écoulés depuis cette bénédiction de Don Bosco. Sur sa tombe, on a pu voir, tout récemment, sœur Volonté, venue pour remercier, là où il repose maintenant, l'homme de Dieu qui a béni si efficacement le Palais du bonhomme Misère. Il n'est plus reconnaissable : il abrite dix religieuses, et plus de cent petites filles ; et tout ce monde est choyé par la Providence, qui ne laisse manquer de rien la maison de Coni.

Personne n'oublie que le point de départ de ces choses étonnantes, c'est la visite et la bénédiction de Don Bosco.