Les grâces

 

 

Nous arrivons à une question qu'il ne nous est permis d'aborder qu'avec une extrême réserve : nous voulons parler de tous ces faits de l'ordre surnaturel, qui se mêlent d'une façon si intime et si constante à la vie de Don Bosco. Sur ce point, nous devons attendre la décision de l'Église ; mais ce qui est connu de tout le monde, ce sont les grâces innombrables qu'il a obtenues.

Ici, l'on ne peut méconnaître l'intervention directe et apparente de la Sainte Vierge, honorée sous le nom de Notre-Dame Auxiliatrice.

 

Ces faveurs étranges ont commencé à se révéler surtout au moment où Don Bosco fit commencer les travaux de la magnifique église qu'il lui a dédiée.

Une guérison subite ayant eu lieu, il en résulta bientôt un concours immense de personnes, venues des points les plus éloignés.

D'autres guérisons merveilleuses se produisirent alors en nombre presque infini, et les offrandes de reconnaissance furent si considérables, qu'elles suffirent, presque à elles seules, à couvrir les dépenses de cette église.

Depuis cette époque, ces grâces se sont continuées, et elles ont été accordées, avec la plus gaude largesse, aux bienfaiteurs des enfants.

Ne peut-on pas présumer que Notre-Dame Auxiliatrice a voulu manifester ainsi combien lui était agréable le soin qu'on prenait de tous ces pauvres délaissés, et qu'elle a choisi ce moyen de procurer à l'Œuvre de Don Bosco les ressources qui lui sont indispensables !

 

Le travail des enfants, dans les ateliers, est trop peu productif pour qu'il puisse entrer sérieusement en ligne de compte. La plupart d'entre eux ne sont pas encore très habiles dans la profession qui leur est apprise ; beaucoup sont étudiants, et l'on est vraiment effrayé lorsqu'on calcule le chiffre auquel doit s'élever le budget de toutes ces maisons : plus de cent mille enfants qu'il faut loger, nourrir, vêtir ; puis les missionnaires envoyés et soutenus à grands frais dans des contrées lointaines !

Eh bien ! L’ŒUVRE SALÉSIENNE N'A D'AUTRES RESSOURCES QUE LES DONS CHARITABLES !

Aussi Notre-Dame Auxiliatrice ne cesse-t-elle de faire éclater sa puissance en faveur de ceux qui n'oublient pas les enfants et les missionnaires de Don Bosco.

À ce point, que si l'on n'était incité à leur venir en aide par des sentiments de foi et de charité, on pourrait y être conduit par la considération de son intérêt personnel, tant la récompense est infaillible.

Centies tantum nunc, in tempore hoc... et in scæculo futuro vitam æternam.

Le centuple dès ce monde, dans le temps présent... et, ensuite, la vie éternelle.

(Marc, X, 30)

 

Les uns obtiennent des faveurs matérielles ; les autres des grâces d'un ordre plus élevé : des guérisons, des conversions.

C'est un être adoré qui échappe aux étreintes de la mort, un infirme qui recouvre la santé ; c'est une âme troublée qui retrouve la paix.

Nous savons aussi que des personnes, en grand nombre, ont eu l'idée d'intéresser, pour ainsi dire, la divine Providence à la réussite de leurs affaires temporelles, en prélevant la dîme de leurs revenus ou de leurs bénéfices en faveur des Maisons de Don Bosco, et, la plupart du temps, les résultats sont tels qu'ils dépassent toutes les prévisions et toutes les espérances.

 

Lorsqu'une grâce était demandée à Don Bosco, il avait coutume d'indiquer une neuvaine qu'on devait faire à Notre-Dame Auxiliatrice. Elle était composée de trois Pater, Ave, Gloria et de trois Salve Regina, et l'on faisait, en même temps, prier les enfants. Il ne manquait pas de munir les personnes d'une médaille, et il recommandait un don charitable comme un des plus sûrs moyens de tout obtenir de la Sainte Vierge.

Mais nous l'avons entendu, bien souvent, s'élever avec une force et une chaleur extraordinaire contre l'espèce de défiance de ceux qui promettent une offrande en cas de réussite.

« Ce n'est pas à l'homme, disait-il, qu'il appartient de faire des conditions au Créateur.

« Il faut commencer par donner, avec abandon, sans réserve ni restriction, avec une foi et une confiance absolues. C'est alors que le Bon Dieu ouvre ses mains et distribue ses largesses. »

Date et dabitur vobis.

Donnez et il vous sera donné.

« L'expérience, ajoutait-il, démontre que ce moyen est extraordinairement efficace pour obtenir les grâces les plus signalées : j'ai pu m'en convaincre des milliers de fois. »