De l’origine " Pré - Lunaire " du Zodiaque

 


    A plusieurs reprises, dans le Bulletin du Collège bardique des Gaules et dans la revue Psyché, nous avons signalé les indices qui permettent de conclure à l’origine pré - lunaire des anciennes cosmogonies ; nous avons abouti à cette conclusion, appuyée par l’absence totale de figurations lunaires dans les symboles préhistoriques, que la Lune est un astre relativement récent, sinon dans le système solaire, du moins dans sa position actuelle de satellite terrestre.
    Nous avons été amené à établir une relation de cause à effet entre le changement d’inclinaison de la terre sur son axe, l’arrivée de la Lune dans le champ d’attraction terrestre, le déluge atlante et la dernière glaciation qui força nos ancêtres à quitter leur primitif habitat polaire pour venir se fixer plus au Sud, en Europe.
    Une confirmation de ce qui précède peut être tirée de l’examen du zodiaque. C’est, en effet, par les Atlantes que la tradition astrologique de l’occident, nous est parvenue, d’ailleurs mutilée et déformée. Notre astrologie zodiacale, basée sur un zodiaque de douze signes, est différente, par exemple, de celle de la Chine, basée sur l’Equateur et de division octénaire, qui décèle une source entièrement différente dont nous n’avons pas à nous enquérir pour l’instant.
    La distribution des domiciles planétaires et des lieux d’exaltation traditionnels ne s’explique bien que si l’on adopte l’hypothèse suivante : 
    A l’époque où fut élaboré le schéma zodiacal, la Lune n’entrait pas en ligne de compte et ne possédait ni domicile, ni lieu d’exaltation .autrement dit, son influence était nulle, ce qui ne peut s’interpréter que par le fait qu’elle ne gravitait pas encore autour de notre globe.
    Examinons rapidement la structure du cercle zodiacal. Celui-ci est disposé comme une gigantesque batterie en couronne à .douze éléments, alternativement positifs et négatifs.
    Chaque planète y dispose de deux éléments, l’un négatif, l’autre positif et la zone d’influence de chacune est répartie d’après sa distance au Soleil. Le signe du Lion, comme domicile positif ou " diurne " du Soleil et celui du Cancer, comme domicile " nocturne " du même astre constituent le point de départ de cette répartition planétaire dont Saturne, s’opposant au Soleil par ses deux domiciles aussi bien que par ses attributions symboliques, occupe le point terminal.
    Le signe du Cancer correspondait donc au Soleil nocturne. Beaucoup plus tard, ce signe fut attribué à la Lune, conformément à ses analogies de luminaire nocturne et ses attributions symboliques. Il n’en reste pas moins vrai que ce signe demeure celui du Soleil nocturne, combinant ses influences négatives à celle de la Lune mais non réellement détrôné par elle. On pourrait en dire autant pour les domiciles attribués plus ou moins arbitrairement par les Modernes aux planètes récemment découvertes ou redécouvertes : Le Verseau est toujours le signe Saturne diurne, quelque influence secondaire qu’on y accorde, à tort ou à raison, à Uranus ; les Poissons appartiennent d’abord à Jupiter nocturne et peut-être, secondairement à Neptune, ce qui est d’ailleurs douteux.
    Mais s’il est un fait qui milite en faveur d’un zodiaque pré - lunaire, et plus nettement encore que la répartition des domiciles planétaires, c’est la distribution de leurs signes d’exaltation.

    Les Modernes avouent qu’ils ne saisissent pas la raison d’une telle distribution : aucune symétrie, aucune répartition logique, aucune trace de système !... En apparence, la fantaisie, l’arbitraire ! Et ceci contraste violemment avec la répartition logique et ordonnée des domiciles.
    Suivant notre principe, faisons abstraction de la Lune. Puis examinons un zodiaque. immédiatement, l’ordre et la symétrie apparaissent, là où l’incohérence semblait de règle :
le Soleil est exalté en Bélier, domicile de Mars ;
Saturne , de domicile opposé, est exalté en Balance, domicile de Vénus ; 
Mars est exalté en Capricorne, domicile de Saturne ; 
Vénus est exaltée en Poissons, domicile de Jupiter ;
Jupiter est exalté en Cancer, domicile du Soleil ;
Mercure est exalté en Vierge, son propre domicile.
    Ainsi, de par le jeu des exaltations, chaque planète possède une demeure qui lui sert uniquement de domicile et une demeure qui est le lieu d’exaltation d’une autre (ou d’elle-même dans le cas de Mercure).
    Si l’on observe directement sur un zodiaque la répartition des exaltations, on ne peut qu’être frappé de la régularité évidemment voulue de leur distribution, à condition, répétons-le, de ne pas tenir compte du lieu d’exaltation de la Lune, qui est le signe du Taureau .

    Nous n’examinerons pas, pour l’instant, la raison réelle de ces attributions. Il nous suffit de constater qu’il en existe une .et que, seule, l’hypothèse d’un zodiaque pré - lunaire en fournit la clé.
    Fabre d’Olivet a écrit dans son Histoire philosophique du genre Humain que Rama avait inventé le zodiaque. Or le zodiaque remonte beaucoup plus haut dans la préhistoire. Les travaux du Dr. Marcel Baudouin l’ont d’ailleurs démontré, par une autre voie. Ce qui est vraisemblable, c’est que Rama, Rama - Tchandra, l’a probablement modifié et c’est peut-être à lui - même qu’on doit la fixation du domicile et du lieu d’exaltation classiques de notre satellite.